Le Caen handball reçoit Billière, un concurrent direct pour le maintien en Proligue ce vendredi soir au palais des sports. A quatre journées de la fin, les Caennais comptent sur le culture de la gagne de leur nouvel entraîneur. Pascal Mahé est de retour dans la ville de ses débuts.
Lorsqu'un ballon traîne dans les parages, il ne peut s'empêcher de le ramasser, de la toucher, ou de taper dedans à la manière d'un footballeur. Pascal Mahé reste un amoureux du jeu, du travail collectif. Il aime l'ambiance de la salle, la vie de groupe, la balle qui circule. "Il propose souvent des petits jeux. Au fond de lui c'est encore un joueur" sourit le pivot Jordan Allais.
Un tableau en main, Pascal Mahé fait circuler des pions du bout des doigts pour faire vivre le plan de jeu. "Tac, là tu t'engouffres. Et si ça se referme, tu repasses par-là. C'est un coup à faire une fois, quand vous le sentez". Pascal Mahé adore aussi la combinaison, la coup inattendu qui peut faire basculer une rencontre. "C'est la base. Le handball n'est pas que du rapport de force. C'est aussi essayer de mettre l'adversaire en échec, de lui tendre des pièges".
L'ancien international de l'ère des "barjots" s'était quelque peu éloigné du terrain pour s'investir dans son métier de consultant. Depuis quelques années, il anime des formations dans les entreprises, des séminaires consacrés à la motivation dans lesquelles il s'appuie sur son expérience de joueur. Pascal Mahé avait un calendrier chargé : l'insolence collective de ces "barjots"qui ne se fixaient aucune limite ne laisse pas indifférent les managers des grands groupes.
Reportage de Pierre-Marie Puaud, Cyril Duponchel, Bruno Munch (montage) et Marc Michel (documentation)
(archives : Caen 1982, Jeux Olympiques de Barcelone 1992, championats du monde Raykjavic 1995)
Quand les Vikings de Caen l'ont appelé, il a du se décider dans l'heure. "J'ai dit oui, parce que je reste profondément attaché à Caen, et parce que le club mérite de rester en Proligue". Mais l'affaire n'a rien du cadeau : Pascal Mahé a repris le groupe en mains à cinq journées de la fin du championnat alors que le maintien est loin d'être assuré. "Je suis un accompagnateur. Je suis là pour mettre en avant les qualités de chacun, pour que l'équipe soit petit à petit libérée. J'ai envie que les joueurs soient responsables, je veux leur donner des clés pour qu'ils exploitent ce qu'ils savent faire de mieux. Je n'ai pas le temps de corriger les points faibles. Je suis là pour renforcer les points forts".
Face à Billière ce vendredi soir, Caen joue une partie de sa saison. Une victoire donnerait un peu d'air et éloignerait un concurrent direct. Son premier match à la tête de l'équipe à Limoges s'est soldé par une défaite. "Mais la performance était intéressante" souligne Pascal Mahé, dans un souci permanent de focaliser ses joueurs sur des éléments positifs. "L'expérience que j'ai pu prendre dans le haut-niveau, les gens que j'ai rencontrés en France et à l'étranger m'ont sensibilisé sur des choses essentielles : le comportement et les pensées positives. J'ai envie de le transmettre à ces joueurs qui en valent la peine ".