L'atelier "Fab Lab" développe un programme à destination des personnes en situation de handicap. Le but : fabriquer des objets pour améliorer le quotidien, comme une règle de lecture en bois pour personnes dyslexiques, qui permet de se concentrer sur une phrase, ou encore une réhausse pour bonbonne d'eau.
Turfu saison 8
Pour la 8e année consécutive, le Dôme, centre de culture scientifique caennais, organise le Turfu, un festival de l'innovation, de culture scientifique et technique. L'objectif est de questionner le monde de demain sur le thème du vivant. Santé, environnement, urbanisme, biodiversité, intelligence artificielle, transition énergétique, mobilité, jeux-vidéos… La manifestation propose une large palette à explorer ! Le festival met aussi les voiles à Rouen pour une série d’ateliers pilotés par l’INSA de Rouen et au MIX. D’autres lieux de l’agglomération caennaise comme le Théâtre des Cordes ou le Café des Images accueillent des ateliers.
En partenariat avec l'université de Caen et l'association de recherche et d'innovation Tanelorm, le Dôme organise son festival du futur, le "Turfu". Des rencontres, des ateliers, des soirées avec des artistes, des scientifiques, des entrepreneurs pour réfléchir au monde de demain. Le public est convié à échanger, s'interroger, partager ses connaissances.
Des ateliers de conception d'objets indispensables
L'atelier "Fab Lab" développe un programme à destination des écoles recevant des élèves en situation de handicap ou de personnes lambda en situation de handicap. Ici, on conçoit et on fabrique des objets pour améliorer le quotidien. Exemple, cette règle de lecture en bois pour personne dyslexiques, qui permet de se concentrer sur une phrase, ou cette réhausse pour bonbonne d'eau.
Aujourd'hui, l'atelier reçoit un groupe de personnes en situation de handicap mental ou physique. Encadrées par des membres de l'association Canopée, elles vont, à partir d'une idée, concevoir un prototype.
Claire Kaplan arrive de Bretagne où elle appartenait à "Handi Lab", l'équivalent de "Fab Lab". Elle explique que les gens qui n'ont plus leurs mains peuvent se faire aider par d'autres personnes.
Dans ce type d'atelier, on a les outils nécessaires à la réalisation d'objets dont on a besoin et que l'on ne trouve pas chez les fournisseurs médicaux, sur le marché. Car le marché ne s'intéresse pas au handicap.
Claire Kaplan, participante à l'atelier Fab Lab
Dans cette espace de tentatives, de création, où l'erreur est permise, chacun va personnaliser son projet, passer par l'outil de conception, la machine outil pour ensuite assembler et restituer au groupe.
En l'espace de trois heures, il est demandé aux participants de reproduire, améliorer ou fabriquer quelque chose d'utile.
Avec un public varié, on a de meilleures idées pour faire évoluer un projet ou mettre au point un projet nouveau. Typiquement, pour un fauteuil roulant, il y a plein d'adaptations à faire pour lesquelles il n'y a pas forcément de solution sur le marché. On peut faire des choses à l'unité sans se préoccuper du volume. Les fauteuils ne sont pas standardisés, on fait du sur-mesure. Mais on ne fait pas à leur place, on met simplement des outils à dispositions, on les accompagne.
Emmanuel Gilloz, responsable Fab Lab pour l'association "Relais de sciences"
De l'innovation à la conception
La problématique du handicap, certaines entreprises du secteur industriel se l'approprient. C'est le cas notamment dans le Calvados de l'entreprise Cotral Lab, leader mondial de la protection auditive sur mesure qui lance un nouveau dispositif connecté : "IT1", un équipement de protection individuelle (EPI) Bluetooth fabriqué avec la technologie 3D.
Cet équipement novateur est destiné à protéger les salariés contre les risques liés au bruit, tout en leur permettant d'être connectés à leur smartphone. Sa résistance à l’eau et à la poussière, son autonomie de 11 heures et sa compatibilité avec d’autres EPI (casques, lunettes…) répondent aux contraintes environnementales et professionnelles des entreprises.
Les utilisateurs peuvent ainsi émettre et recevoir des appels les mains libres tout en restant protégés.
IT1 est le fruit de l'expertise et du savoir-faire de Cotral Lab en matière de protection auditive et de communication. Nous avons imaginé, conçu et développé un produit qui répond aux besoins des professionnels travaillant dans des environnements bruyants pour leur permettre de rester connectés et vivre une expérience utilisateur intuitive.
Laurent Jehanne, chef de produit au sein de Cotral Lab.
Un programme de sensibilisation pour les "générations plastiques"
De son côté, le Dôme, en partenariat avec l'université de Caen et son laboratoire ABTE (Alimentation Bioprocédés Toxicologie et Environnements) développe un "programme des générations plastiques". Par la participation, il s'agit d'interroger les publics sur leur rapport aux plastiques, le bioplastique. Quels sont les usages, quels sont les impacts sur l'environnement, quelles recherches on peut imaginer pour comprendre la dégradation des plastiques bio ? Se dégradent-ils ou non ?
Dans le cadre du projet "Plastizen, l'université de Toulouse, présente au "Turfu", sensibilise les enseignants de la région à la dégradation des plastiques. Comment calculer la dégradation des plastiques dans le sol ? Quels sont les facteurs qui influencent la dégradation ? Sur-emballage des fruits, microplastiques issus des vêtements lors des lavages, extinction de la faune due à la pollution plastique, pollution des mers et chaine alimentaire, plastique à usage unique… Le plastique reste très présent dans la société de consommation et sa dégradation est problématique.
La matière plastique conventionnelle ne se dégrade pas ou sur une échelle de temps très longue de l'ordre de 1000 ans. Les plastiques biodégradables se dégradent sensiblement au bout de trois mois. Quoi qu'il en soit, aucun plastique ne devrait se retrouver dans le sol.
Arthur Compin, ingénieur au CNRS pour la biodiversité et l'environnement
Les chercheurs montrent l'exemple de dégradation dans le sol de deux kits de thés. Le thé vert et le thé Rooibos pour mettre en évidence les facteurs de dégradation. À l'aide d'observation graphiques, ils démontrent que la pluviométrie, la température moyenne, l'arrosage favorisent la dégradation de la matière. Des constatations que les chercheurs veulent véhiculer auprès des 35 écoles partenaires du programme. Des éléments concrets auxquels se raccrocher pour changer les choses, espèrent-ils.