Une soirée d'informations et de prévention consacrée aux jeux dangereux est organisée ce jeudi 19 avril à Mondeville. Elle est organisée par les parents d'un jeune garçon disparu en février dernier à May-sur-Orne, après avoir joué au jeu du foulard.
"Il avait plein de projets, il avait hâte d'aller fin mai à Lyon faire son championnat de France de Karaté parce qu'il voulait décrocher un titre, une médaille." Tom avait 11 ans. Il était au collège, en classe de sixième, et était plein de vie. Mais tout s'est brutalement arrêté un soir de février à cause d' "un jeu stupide", comme le raconte ses parents.
Il y a quelques années, le "jeu du foulard" a fait son apparition dans les cours de récréation et défrayé, dramatiquement, la chronique. Ce "jeu", consistant à étrangler ou s'étrangler jusqu'à la limite de la perte de connaissance, est malheureusement partiqué par les plus jeunes malgré les efforts de prévention entrepris par les adultes. Selon une étude menée dans l'académie de Toulouse et publiée fin 2015, 40% des élèves de CE1 et CE2 s'adonnerait à des jeux d'asphyxie. Ils ont causé la mort de plus de 75 enfants depuis 1999.
[#TousConcernés] ⚠️ Le "jeu du foulard" existe encore dans les cours de récré.
— Police Nationale (@PoliceNationale) 19 avril 2018
Aucun "jeu" ne mérite de risquer sa vie!
Jeux dangereux : en parler c'est déjà lutter.https://t.co/HuIIFRnMDX pic.twitter.com/IddZtGmbXY
Le 22 février dernier, les parents de Tom, de retour à leur domicile après une journée de travail, trouvent leur fils "accroché à la porte de sa chambre". Le june garçon décédera quelques heures plus tard au CHU de Caen. "Les gendarmes ont regardé sur sa tablette et ont constaté que, 6 jours avant, il avait consulté des sites et des vidéos youtube sur des jeux de strangulation. On sait que forcément ce sont des copains qui lui on dit: faut que tu ailles voir ça puis demain tu me dis ce que tu as fait, combien de points."
En témoignant, les parents de Tom veulent avant tout prévenir d'autres parents et éviter que d'autres familles soient endeuillées. Ils ont rejoint l'association APEAS (Accompagner Prevenir Eduquer Agir Sauver) qui depuis 2002 mène une action d'information auprès des parents pour prévenir des mortelles conséquences de ces jeux d'asphyxie. Françoise Cochet, présidente de cette association, et Françoise Cusin, médecin scolaire, animeront ce jeudi 19 avril à partir de 20 heures à la salle des Fêtes de Mondeville une conférence-débat sur ce sujet. Les parents de Tom sont à l'initiative de cette soirée.
Reportage d'Hélène Jacques et Jean-Michel Guillaud