Entre ukulélé et mini guitare, la dulcie est facile à transporter et résonne comme une grande. Elle est issue de matériaux normands, assemblée dans le garage de son inventeur à Caen et distribuée par un magasin de musique caennais. Son concepteur aimerait faire décoller la dulcie vers d’autres contrées.
C’est une idée cadeau originale et locale. Dans le magasin Music Hemann et sur son site Internet on peut se procurer une dulcie. Une dulcie ? Mais qu’est-ce que c’est ? C’est un petit instrument de musique à quatre cordes, une sorte de mini guitare, avec un éventail de sons étonnant. Dans le magasin elles se trouvent dans le rayon guitare, où le vendeur Nicolas nous fait une démonstration. Il a mis aussi quelques vidéos sur Youtube.
Il y a en fait plusieurs manières de jouer de la dulcie. Il existe différents accordages possibles : le ukulélé par exemple… Mais les adeptes préfèreront directement acheter un uklélé. Nicolas poursuit sa démonstration : « Ce qui nous amuse le plus nous, c’est avec un accordage ouvert : quand je gratte toutes les cordes ça permet de faire un son intéressant. Il y a deux micros, l’un comme une guitare acoustique, l’avantage c’est qu’il prend toutes les vibrations de l’instrument : les cordes, et aussi tout ce qui est percussions. Et avec le bouton switch derrière on passe sur le micro magnétique, comme une guitare électrique, on a un son beaucoup plus rond, plus doux. On peut mettre aussi la saturation… » Et là un véritable son de hard rock sort de la dulcie. Magique.
C’est un instrument de voyage. C’est un instrument à part entière. Plusieurs accordages sont possibles. On a des textures de sons très intéressantes, ça peut se marier avec tous styles de musique, c’est vraiment fun.
Nicolas, vendeur magasin "music Hemann" à Caen
Le prix moyen d'une dulcie est de 350€, le modèle le moins cher coûte 199€ et il existe des versions luxe.
Music Hemann distribue la dulcie depuis qu’elle existe. L’équipe a cru au potentiel de cet instrument de musique, tout droit sorti de l’imagination d’un biker normand, il y a 6 ans.
La dulcie : Une invention normande
« A la base je suis guitariste et désigner. J’avais envie de créer une petite guitare qui rentre dans le caisson de ma moto, pour pouvoir l’emmener un peu partout. » C’est aussi simple que ça pour Benoît Van Den Driessche. Et c’est ainsi qu’est née la Dulcie, un jour de janvier 2016 dans la tête de ce biker caennais.
Pourquoi l’avoir appelée ainsi ? « Ça vient de dulcimer, le nom des premières guitares créées au 18e siècle. Moi j’en ai fait une marque, je trouvais ça sympa d’avoir un prénom féminin pour cet instrument. »
En clin d’œil à la communauté des bikers, le désigner a opté pour une tête de mort que l’on retrouve en différents endroits de la Dulcie, dans le mécanisme, sur la housse…
Pour entrer dans le caisson de la Harley Davidson du biker caennais, l’instrument devait mesurer moins de 50 centimètres. La dulcie mesure donc 47 centimètres, pas un de plus.
La dulcie : Une fabrication normande
Au départ, il l’a taillée dans un morceau de bois. Aujourd’hui il existe des modèles de dulcie en bois et d’autres en résine. Les mécanismes de l’instrument sont fabriqués en Chine, parce que Benoît n’a pas trouvé pour l’instant d’autre solution. C’est la seul exception.
Les micros sont fabriqués près de Marseille. Tout est français, et on peut même dire que la dulcie est à 90% normande. « Ca me tenait à cœur car je suis normand. Comme je ne suis pas luthier, il fallait que je fasse appel à d’autres personnes pour fabriquer la dulcie. Aujourd’hui une dizaine d’entreprises normandes travaillent pour moi. Pour la touche en alu, j’ai trouvé une entreprise qui gère de l’alu. Une autre entreprise pour le moule injection, une pour le bois, etc. » Même la housse est de confection locale.
Benoît Van den Driessche réceptionne tous les éléments et assemble les dulcie dans son garage. En presque 7 ans, il en a fabriqué 700.
Présent lors d’évènements comme le FENO pour vante les mérites de sa création, le papa biker de la dulcie aimerait passer à la vitesse supérieure et trouver un distributeur national voire international.
Son invention a séduit quelques musiciens plus ou moins connus… Olivier Durand, Elliott Murphy, et récemment l’auteur compositeur interprète caennais qui monte Joseph Kamel.
Même si certains exemplaires se sont exportés hors de la Normandie, Benoît Van Den Driessche cherche d’autres ambassadeurs pour faire voyager sa dulcie encore plus loin.