Vanessa Melet, 37 ans, a disparu le 6 décembre 2016, à Langrune-sur-Mer, dans le Calvados. Quatre ans plus tard, l’enquête n’avance pas. Ses parents ont creusé le dossier d’instruction dans lequel ils pointent des manquements et des incohérences. Ils réclament des réponses à la justice.
Il y a quatre ans jour pour jour Vanessa Melet âgée de 37 ans disparaissait subitement à Langrune-sur-Mer. Quatre longues années durant lesquelles se sont accumulées des questions restées sans réponses autour de la disparition d’une jeune femme partie sans dire au revoir, sans téléphone, sans sac à main et vêtue d’un simple manteau. Désormais, le chagrin de sa mère et de son beau-père a laissé place à une colère froide, alimentée par la volonté affichée des enquêteurs de clôturer le dossier.
Une colère qui s’est accentuée ces derniers mois. Le confinement a permis au couple de se plonger encore plus profondément dans le dossier d’instruction qu’il épluche depuis près de deux ans. Des centaines de pages auxquelles ils ont accès depuis qu’ils se sont portés partie civile. Selon eux, l’enquête serait incomplète, truffée d’incohérences et d’erreurs jusqu’ici passées sous les radars des enquêteurs.Nous avons été convoqués à la gendarmerie à Caen en mai. Ils nous ont fait comprendre qu’ils voulaient clôturer le dossier, en nous annonçant que pour eux c’était un suicide. Pour nous ce n’est pas possible, elle n’était pas suicidaire.
"Ce que j’ai trouvé, ils auraient dû le trouver eux-même"
"Normalement, il y a encore certaines auditions à venir, mais on est à peu près sûr qu’ils ne vont plus rien nous apporter", débute Michel Daigle, installé auprès de sa femme autour d’une table où sont disposés deux épais dossiers noirs. "Le juge n’a pas une oreille très attentive, parce qu’il a énormément de travail. Il n’a pas eu le temps d’aller dans le détail comme nous." "Depuis le départ, on mène notre enquête avec nos moyens en parallèle de cette enquête judiciaire. On arrive à faire 400 km de route pour aller chercher un détail, une information", appuie son épouse.Au fil des pages, on a découvert des choses… Mais comment se fait-il qu’ils sont passés à travers tous ces détails ? Là dessus, il y a des erreurs monstrueuses. Ce que j’ai trouvé, ils auraient dû le trouver eux-même.
"Nous réclamons une audition au juge"
Pour Annick Daigle et son époux, toutes les incohérences identifiées dans le dossier d’instruction mettraient en exergue l’implication d’un homme que Vanessa fréquentait et qui, selon le couple, aurait enlevé la jeune femme."Si on ne se manifestait pas, le dossier serait plein de poussières. Notre gros souci est de pouvoir avoir rendez-vous avec le juge. C’est tout le noeud du problème, pour mettre sous les yeux du juge notre dossier et le travail mené avec notre avocat", expose Michel Daigle.
Après des mois d’angoisses, le couple a besoin d’être entendu, écouté, et d’espérer que l’enquête avance pour leur permettre enfin de comprendre ce qu’il s’est passé le 6 décembre 2016 à Langrune-sur-Mer.