Aux cris de "liberté", des manifestants ont défilé dans les rues de plusieurs villes normandes contre le pass sanitaire. A Caen, rencontre avec des opposants au passeport vaccinal et des vaccinés convaincus.
Rouen, Caen, Alençon... Dans plusieurs villes normandes, des opposants au pass sanitaire ont manifesté ce samedi 11 septembre 2021.
A quelques jours de la mise en œuvre de l’obligation vaccinale pour le personnel hospitalier, à partir du 15 septembre, ils étaient plus d'un millier à défiler dans les rues de Caen ce samedi. Le rendez-vous était donné à 14 heures sur la place du Théâtre.
C'est le neuvième acte d'une mobilisation hebdomadaire. Près de 200 manifestations étaient à nouveau prévues ce samedi en France contre le pass sanitaire imposé par le gouvernement.
Le pass sanitaire est obligatoire depuis le 21 juillet 2021 dans les lieux accueillant plus de cinquante personnes. Il a ensuite été étendu le 9 août pour accéder aux bars et restaurants, aux grands centres commerciaux sur décision préfectorale et aux hôpitaux sauf urgences. Depuis le 30 août, les salariés au contact du public doivent également être en mesure de présenter leur pass sanitaire.
Neuvième samedi de mobilisation à Rouen pour ceux qui sont contre le pass sanitaire. Quelques centaines de manifestants à 14h sont réunis #Rouen #PassSanitaire pic.twitter.com/0g0wxOlLiu
— France Bleu Normandie (Seine-Maritime, Eure) (@fbleuhnormandie) September 11, 2021
Des soignants en colère
Parmi les manifestants caennais, des soignants ont fait le déplacement. A partir du 15 septembre, tous les contrats des salariés des hôpitaux et des Ehpad pourront être suspendus, si ces employés n’ont pas reçu au moins une dose du vaccin contre la Covid-19.
Dans les rues de Caen, en blouse blanche et derrière un masque, une soigante s'insurge : "si on n'est pas vacciné, on n'a plus de travail, plus de salaire. C'est une obligation déguisée avec un vaccin qui a une autorisation de mise sur le marché conditionnelle".
Pour un autre professionnel de santé, l'obligation vaccinale ne passe pas. "Lorsque vous avez rendez-vous pour un acte médical, vous avez besoin d'un pass sanitaire et je trouve ça complètement inadmissible", dénonce ce soignant manifestant.
Le regard des vaccinés
Le cortège défile sous les yeux des vaccinés. "Je pense que c'est une erreur fondamentale de s'opposer à ce qui protège les uns et les autres en temes de santé", explique un Caennais, installé à la terrasse d'un café, avant de poursuivre : "la liberté, c'est celle de manifester, mais c'est tout sauf une dictature".
D'autres flanneurs réagissent aux cris "libertés" des manifestants. "J'aimerais bien savoir si ces gens sont allés dans les pays où il n'y a pas de libertés", souligne un Caennais agacé.