Dans un contexte social tendu, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, était en déplacement dans l'agglomération caennaise ce mercredi 25 avril. Au programme: inauguration de la maison des syndicats mais aussi rencontre avec des salariés de La Poste et des urgences du CHU de Caen.
"Ce n'est pas une visite de courtoisie mais une visite de lutte". Si l'inauguration de la nouvelle maison de syndicats, près du Mémorial de Caen, constituait l'un des temps forts de cette visite du patron de la CGT à Caen auquel la presse était conviée, Philippe Martinez avait avant tout fait le déplacement en Normandie pour "faire le point avec des salariés et rencontrer les militants(...) J'entends trop souvent les membres du gouvernement, le président de la République parler du travail sans franchement croiser ceux qui travaillent". Le ton est posé.
Car cette visite intervient dans un contexte social tendu. Avec d'autres organisations, la CGT a entamé voilà plusieurs semaines un bras de fer avec le gouvernement sur la réforme ferroviaire. "Le dialogue social, ça n'existe pas. Ça devient une formule." Éducation ou santé, d'autres mouvements de grogne ont également émergé dans le secteur public. Et c'est à La Poste, au centre de tri de Mondeville, que Philippe Martinez a entamé son déplacement dans l'agglomération caennaise. "A la Poste, on rencontre des fonctionnaires, des CDI, du privé et puis aussi des intérimaires, des précaires", souligne le secrétaire général de la CGT.
Ce dernier s'est ensuite rendu aux urgences du CHU de Caen pour rencontrer des personnels. A l'heure où le conflit des cheminots ne fait pas l'unanimité dans la population française, le patron de la CGT entend se faire le défenseur du service public: "Quand on travaille dans les services publics, on pense d'abord aux usagers. La logique de ces entreprises c'est d'essayer de copier les entreprises privées qui sont uniquement au service des actionnaires. Et là, il y a un genre de schizophrénie chez les salariés qui disent: nous on est là pour rendre service aux gens. La logique de l'entreprise c'est gagner beaucoup d'argent quel que soit le service rendu".
Pour autant, pas question de changer pour le moment de mode d'action. "Quand on ne peut pas discuter, quand personne n'écoute, l'action c'est l'ultime recours et la grève en est une", plaide Philippe Martinez.
Reportage de Layla Landry et Gildas Marie