S'interroger sur sa consommation d'énergies, aujourd'hui et demain, c'est la mission que s'est donné un groupe de personnes à l'occasion d'un atelier qui s'est tenu pendant le Turfu Festival à Caen. Ensemble, ils pointent une série de problématiques et tentent de proposer des solutions collectives pour y remédier.

Cinq caennais sont assis autour d'une table. Un crayon et du papier à la main, ils tentent de répondre à une question inscrite sur un post-it : "Pourquoi se déplace-t-on maintenant à pied et à vélo ?". Certains avouent : "Vu le prix de l'essence, vaut mieux utiliser son vélo, c'est ce que je fais moi". D'autres parlent d'une "réelle prise de conscience, il faut consommer moins d'énergies sinon on fonce dans le mur".

Ce mardi 11 avril, 25 personnes participent à un atelier sur la sobriété énergétique dans le cadre de la 7ème édition du Turfu Festival au Dôme à Caen (Calvados). Un événement incontournable pour les passionnés de technologie, de création et d’innovation. Et aujourd'hui des citoyens sont là pour s'interroger sur la façon de mieux consommer dans le futur l'électricité, mais aussi les autres énergies. Ici le public participe et donne ses impressions, son avis sur la question.

Bousculer ses habitudes

C'est aussi l'occasion de partager ses habitudes : "Je débranche tous mes appareils électriques, je fais ça depuis des années, ça vient de mon éducation et j'en ai fait des automatismes" nous explique Michèle, 62 ans. Éteindre complètement ses appareils permet d’économiser l'électricité. Vous pouvez ainsi réduire votre facture de 5 à 15%. De plus, en veille, les appareils électriques continuent de fonctionner au ralenti, ils s'usent donc plus rapidement.

"Moi je fais attention à ma consommation d'énergie pour respecter la planète" nous raconte Honorine, une camerounaise de 58 ans. "Quand j'étais petite, il y avait une rivière dans mon village au Cameroun, je me baignais dedans, maintenant quand j'y retourne avec mes enfants, le cours d'eau est presque à sec. Ça me chamboule de voir ça, alors oui il faut qu'on trouve des solutions face au réchauffement climatique". Elle ajoute :

"Il faut vivre avec son temps et là c'est le temps de la sobriété énergétique"

Honorine

Habitante de Caen

L'impact de l'électricité sur l'environnement n'est plus a prouver aujourd'hui. Elle émet de grandes quantités de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, elle nuit à la qualité de l'eau, à la biodiversité et aux habitats des espèces.

Miser sur les gestes collectifs

Un autre participant lance : "Je ne me vois pas vivre sans électricité alors oui je veux comprendre comment consommer moins". Réfléchir à leur pratiques quotidienne et savoir comment ils conçoivent la sobriété énergétique, c'est justement ce que recherchent les animateurs de cet atelier : "C'est forcément un peu toujours la même chose qui revient, comme baisser la température d'1 ou 2 degrés chez soi, faire des douches plus courtes ou encore penser à éteindre les lumières" expliquent Louis Lasnon, ingénieur d'étude au CERREV (Centre de recherche risques et vulnérabilités). Ici, l'idée est certes de sensibiliser, mais aussi interpeller.

"On veut également qu'ils réfléchissent à beaucoup plus que les gestes quotidiens et individuels, et travaillent sur des solutions collectives"

Louis Lasnon

Ingénieur d'étude au CERREV

"En effet, les thèmes collectifs sont par exemple l'habitat, une mobilité plus verte, le progrès qui va trop vite ou encore l'alimentation" ajoute Maxime Cordelier, chercheur à l'université de Caen et au CERREV.

"On peut retravailler la conservation des aliments en passant par la lactofermentation, la salaison ou encore la fumaison. Si on était plusieurs à jouer le jeu, on utiliserait moins nos congélateurs"

Maxime Cordelier

Chercheur à l'université de Caen et au CERREV

Ces chercheurs avancent d'autres solutions : "On pourrait par exemple mettre en place des coupures électriques, c'est déjà le cas dans les territoires d'Outre-Mer. Ça nous obligerait à nous débrouiller un petit moment sans électricité" lance Louis Lasnon. Il ajoute : "On pourrait aussi réfléchir à des innovations plus vertes comme par l'exemple le fameux vélo elliptique qui produit sa propre énergie, lors de sa séance de sport".

Pour ces chercheurs, la sobriété énergétique est bien entendu une histoire collective, mais ils pointent également le doigt sur les commerces et les industries : "Combien d'entreprises n'éteignent toujours pas leur enseignes durant la nuit ? Les solutions collectives, ça passe aussi par eux !" s'esclaffe Louis Lasnon.

Pour ces chercheurs, la sobriété énergétique et ses solutions sont l'affaire de tous.

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