Les élèves de seconde ont moins de trois mois pour trouver leur stage obligatoire de deux semaines. Famille, réseaux sociaux et depuis ce lundi plateforme dédiée sur Internet : tous les moyens sont bons pour identifier une entreprise intéressante et intéressée d'ici la mi-juin.
"Ma fille de 16 ans recherche son stage obligatoire non rémunéré de seconde en juin, elle aimerait laboratoire de recherche ou de cosmétiques (pas de sang), nous avons fait tous les mails, appelez tous les labos du coin je pense, ... " Ce message désespéré a été posté par Claire sur un groupe Facebook de mise en relation d'habitants de Caen il y a 5 jours. Cette maman est loin d'être la seule à tenter, par tous les moyens, de trouver un stage pour son ado.
Cette année, 560 000 élèves en seconde générale et technologique doivent effectuer un stage en entreprise de deux semaines. Ils sont 25 000 en Normandie. L'échéance approche, elle est la même pour tous : du 17 au 28 juin. Et c'est bien là que le bat blesse. Les élèves de 3e ont déjà souvent du mal à trouver un stage, alors que les établissements n'imposent pas tous la même semaine.
"C'est encore plus difficile à trouver pour les lycéens, ajoute Laurent Macrel, proviseur du lycée Victor Hugo de Caen, parce qu'ils ont une idée plus précise de ce qu'ils recherchent, en lien avec leur projet professionnel ou les études qu'ils envisagent."
Stage de seconde : la piste familiale privilégiée
C'est le cas de la fille de Claire, élève au lycée privé Saint Marie de Caen : elle souhaite travailler en laboratoire. La mère et la fille ont donc envoyé des demandes à Caen et alentours, puis face aux retours négatifs, elles ont élargi à la Manche et l'Orne. "On a fait tous les aquariums, même jusque dans le Nord", témoigne Claire. Leurs recherches ont démarré en octobre. Elles ratissent de plus en plus large aussi au niveau du secteur : "On a tenté des fabricants de produits divers, du moment qu'ils ont un labo".
La bouteille à la mer lancée sur le groupe Facebook est un peu l'opération de la dernière chance. Si rien ne mord, la jeune fille se rabattra dans l'entreprise de son père à défaut, mais il exerce dans un secteur qui n'a rien à voir, "et elle préfère le faire dans un domaine qui lui plaît", insiste Claire. Sur 18 lycéens de son groupe, à ce jour, trois n'ont pas encore trouvé de stage.
"Le réseau familial est sollicité, malheureusement, certains n'en ont pas", selon le proviseur du lycée Victor Hugo de Caen.
Une plateforme pour déposer et trouver des offres de stage
Pour ceux-là, le gouvernement vient de lancer ce lundi 25 mars une plateforme de mise en relation entre élèves et entreprises. Sur le site "1jeune1solution", il est possible de chercher ou de proposer une offre de stage.
Rien n’est plus important pour un jeune que le choix de son avenir.
— Nicole Belloubet (@NBelloubet) March 19, 2024
Mais pour choisir, il faut d’abord connaître. C’est tout l’objectif du nouveau stage pour les élèves de seconde.
Entreprises : postez vos offres directement sur la plateforme https://t.co/osRcYqNESj ! pic.twitter.com/nsuE5hPrc4
Pour l'instant, il n'y a que peu d'annonces sur cette plateforme. Paysagiste à Douvres-la-Délivrande, gestion de personnel à Hérouville-Saint-Clair, métiers de la restauration au Havre. Mais pas d'annonce de laboratoire par exemple.
Les lycéens ont encore deux bons mois pour chercher... et trouver. Ce nouveau stage obligatoire ayant été lancé en cours d'année scolaire par le gouvernement, le proviseur du lycée Victor Hugo de Caen a pris quelques libertés, pour faciliter la tâche aux élèves. En février, il a informé les familles que trois types de stages seraient acceptés : les classiques en entreprise avec une réalisation possible jusqu'au 5 juillet, mais aussi un stage sous forme de SNU (Service National Universel) ou bien encore un séjour linguistique à l'étranger effectué avant le 31 août.
À ce jour, sur les 260 lycéens de seconde de l'établissement caennais, seuls une quinzaine ont ramené leur convention de stage complétée, "mais cela va s'accélérer au retour des vacances d'avril" assure Laurent Macrel. L'un de ses confrères d'un autre établissement du Calvados confirme : "on a distribué les conventions et lancé le processus il y a deux mois. Pour l'instant, ils cherchent !"