Grâce à l'aide financière de leurs parents, des adolescents se sont tournés vers la voiture sans permis pour effectuer leur déplacement. C'est notamment le cas au collège-lycée Saint-Joseph de Trouville. Les concessionnaires du secteur confirment une augmentation de leur vente grâce à un public plus jeune.
Il fait encore nuit et les collégiens et lycéens de l'établissement Saint-Joseph à Trouville arrivent au compte-goutte pour leur journée de cours. Certains débarquent en car ou en bus, d'autres sont déposés par leurs parents. Et depuis récemment, quelques jeunes arrivent en cours à bord de leur propre voiture. Le traditionnel scooter disparaît peu à peu au profit des voiturettes sans permis.
Selon les lycéens croisés ce mardi 14 décembre, il y aurait une quinzaine de voitures sans permis au collège-lycée. Lou et Igor, élèves en classe de terminal, en possèdent chacun une. "Personnellement, le bus je n'aime pas, ça me donne envie de vomir", explique Igor qui utilise aussi sa voiturette pour aller travailler le week-end. Son amie Lou dispose d'une voiture depuis deux ans. "J'habite dans un village reculé, il n'y a pas de bus. Donc je suis obligée d'avoir une voiture sans permis pour me déplacer", assure l'adolescente.
"C'est un budget très élevé, on en est conscient"
Pour Hugo, en classe de troisième, il s'agissait aussi d'éviter de prendre le bus. "Il y a le Covid en ce moment, ça évite de se contaminer", explique-t-il. Nils est également élève en troisième. Il a passé le BSR à 14 ans et conduit sa voiture depuis un mois. "Ça arrange ma famille et ça me fait plaisir de conduire à 14 ans. C'est cool", émet le collégien qui habite à une quinzaine de minutes de son établissement. "Avant je venais en bus". Ce sont ses parents qui lui ont acheté sa voiturette. "Je ne sais pas combien ça coûte", reconnaît l'adolescent.
Les parents d'Igor payent la voiture en leasing avec une mensualité de 150€. La voiturette de Lou coûterait entre 13 000 et 15 000 € selon la jeune fille. "C'est un budget très élevé, on en est conscient", reprend-t-elle.
L'argument de la sécurité
Cet engouement pour ces nouveaux moyens de locomotions fait les affaires des concessionnaires. Au magasin Peugeot de Deauville, Boris Fabekovic, directeur du site indique avoir vendu 70 Ami, la voiturette électrique de la marque Citroën. "C’est un budget, concède le concessionnaire. Mais aujourd'hui pour la sécurité de leurs enfants, les gens sont prêts à mettre 20€ par mois après un petit apport".
Selon le directeur du site, "par rapport à un scooter la marge n’est pas si énorme que ça". La plupart des parents prennent la voiture par le biais d'un contrat en leasing, une location avec une option d'achat à l'issue du bail. "Apres un premier loyer de 2641€, vous êtes à 19€ par mois", reprend Boris Fabekovic. Les voitures sans permis sont vendues entre 7 000€ et 15 000€ selon les modèles.
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