"Je croyais que tu étais mort" : Les émouvantes retrouvailles de deux vétérans en Normandie

Derrière la solennité des cérémonies se cachent souvent des histoires. Voici celle de deux vétérans britanniques, qui se sont retrouvés 75 ans après le Débarquement, lors d'une commémoration à Ranville, dans le Calvados.

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Le 6 juin 1944, ils appartenaient à la 6e Division Aéroportée Britannique. Ils se faisaient alors appeler les "Bérets Rouges". Ce 6 juin 2019, ces deux vétérans britanniques sont assis l'un à côté de l'autre lors de la traditionnelle cérémonie d'hommage de Ranville.

Deux frères d'armes du 12 bataillon de para du Yorkshire

 
"You made it ! I thought you were dead" (Tu es arrivé jusque-là ! Je pensais que tu étais mort !). L'échange entre les deux hommes est aussi amusant qu'émouvant. L'image de leurs retrouvailles est capturée par Roger Newberry, un ancien enseignant britannique.

Le vétéran assis à droite s'appelle Fred Duffield. Il est âgé de 93 ans, et occupait la fonction d'ambulancier paramédical du 12e bataillon de parachutistes du Yorkshire. 

À gauche, il s'agit de Billy Ness, qui a le même âge que son compagnon de bataillon. Il se trouvait dans un bombardier Stirling dans la nuit du 5 au 6 juin, et a passé les premiers jours à défendre Le Bas de Ranville. Le 9 juin, il lui fut ordonné d'avancer sur le village de Lingueval. Le bataillon connu alors de lourdes pertes. Bill fut blessé et dû rentrer par la suite en Grande-Bretagne. Il déclarait à la presse britannique, en 2017 :

C'était le chaos, le chaos total, tout était partout. Nous n'avions pas réalisé ce qui se passait, il a fallu un certain temps pour comprendre que lorsque vous avez vu un type tomber, c'est fini, ils étaient morts. Ils se faisaient tuer autour de moi.

Billy Ness, vétéran britannique de la Seconde Guerre mondiale


Tous deux ne s'étaient pas revus depuis plusieurs années et chacun pensait que l'autre était décédé.

L'histoire des "bérets rouges"

Cette division, commandée par le général Richard Gale, comptent des parachutistes et des troupes transportées à bord de planeurs Horsa et Hamilcar.

Ils avaient trois objectifs : 

  • Prendre le pont tournant sur l’Orne à Ranville, construit par Gustave Eiffel en 1871, ainsi que le pont levant sur le canal de Caen à Bénouville, afin de permettre la traversée de renforts alliés venant des plages.
  • Prendre la batterie de Merville avec destruction de ses canons pour empêcher les tirs en direction de la plage Sword sur Ouistreham.
  • Prendre position sur les hauteurs à l’Est de l’Orne et détruire les ponts sur la Dives.

Les soldats britanniques réussissent leur mission, avant l’aube, mais pas à n'importe quel prix. Plus de 2 000 soldats reposent aujourd’hui dans le cimetière de Ranville, à quelques kilomètres du Mémorial Pegasus.

L'histoire de Pégasus Bridge et de l'opération "coup de main"

Pourquoi ce pont s'appelle-t-il "Pegasus" ? L'histoire est à retrouver sur le site du Mémorial Pégasus.



Le 26 juin 1944 : le pont sur le canal de Caen fut baptisé "Pegasus Bridge", en hommage aux soldats britanniques qui l’avaient pris et qui portaient sur leur manche l’insigne de Pégase, le cheval ailé de la mythologie grecque.

Cet insigne avait été choisi par la romancière britannique Daphné du Maurier, épouse du Général Frederick Browning, qui a commandé toutes les troupes aéroportées britanniques au cours de la Seconde Guerre mondiale.
 

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