Depuis le mois d'avril dernier, une directive européenne permet aux centres équestres de bénéficier à nouveau d'une TVA réduite. Mais le projet de loi de finance du gouvernement ne tient pas compte, pour le moment, de cette évolution. Les centres équestres espéraient pourtant cette "bouffée d'oxygène". Le monde du cheval se mobilise.

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"Le covid, ça a été terrible pour nous. On a eu l'interdiction de fonctionner plusieurs mois. Pendant cette période, il a fallu entretenir les chevaux. On a mis du personnel en chômage partiel. On beaucoup travaillé et on n' a eu aucune rentrée. Et les aides de l'Etat n'ont pas du tout été à la hauteur de nos pertes." Alors la perspective d'un retour à une TVA de 5,5%, rendue possible par une directive européenne depuis avril dernier, apparaissait comme "une bouffée d'oxygène", pour David Aissa, directeur du haras et du centre équestre de Ouistreham. Mais ce retour ne semble pas faire partie des plans du gouvernement. Le monde du cheval craint même un retour à 20% généralisé.

En 2014, la France avait été contrainte par l'Europe de revoir à la hausse son taux de TVA sur les activités équestres. Si la location des structures était restée à 5,5%, l'enseignement, lui, avait vu passer sa taxation à 20%. Un sérieux coup dur pour les centres équestres. "On n'a pas pu répercuter toute l'augmentation sur nos tarifs, c'était impossible. Le club a quasiment pris en charge 50% de l'augmentation", raconte David Aissa.

Une promesse non tenue ?

Une problématique dont les pouvoirs publics semblaient avoir conscience. "C'était un engagement du gouvernement français de retrouver ce taux de TVA (réduit)", indique Justine Bonhomme, directrice du comité régional d'équitation de Normandie, "les gouvernements successifs ont œuvré avec l'Europe pour permettre une évolution de la direction TVA". Et ont obtenu gain de cause en avril dernier. Mais huit mois plus tard, la mise en œuvre de cette évolution ne semble pas d'actualité. "On a l'appui de l'Assemblée nationale et de sénateurs. Malheureusement, le gouvernement n'a pas bougé."

Le monde du cheval redoute désormais une TVA à 20% sur toutes ses activités à partir du mois de janvier. "Le risque c'est que toute l'équitation soit mise en péril", estime Justine Bonhomme, "l'option la moins grave, c'est que les centres équestres adaptent leurs tarifs mais ça veut dire une augmentation très conséquente pour les pratiquants. La seconde option, la plus grave, c'est la pérennité de certaines structures équestres qui peut être remise en cause. En Normandie, on a 780 structures équestres qui accueillent un peu plus de 45 000 licenciés pratiquants. Demain, on n'est pas sûr que toutes résistent à une augmentation de de la TVA à 20%."

Une rentabilité qui "tient à un fil"

Car comme d'autres secteurs d'activité et les simples particuliers, le monde du cheval doit faire facer à l'inflation. "Dernièrement, tous les centres équestres ont subi une flambée des charges sur l'achat de l'aliment, de la paille, du foin", rappelle la directrice du comité régional d'équitation de Normandie. "La rentabilité d'un club, ça tient à un fil, on a énormément de frais avec les chevaux", affirme David Aissa, "Repasser à un taux réduit ça nous donnerait une bouffée d'oxygène et nous permettrait de travailler dans de meilleures conditions, d'investir dans nos structures. On a beaucoup à investir, tant au niveau de la sécurité qu'au niveau de la cavalerie. Il faut sans arrêt acheter des chevaux performants pour former les cavaliers."

Plusieurs manifestations ont été organisées ce weekend dans les régions, à Lyon, Nantes ou Rennes. Les acteurs de la filières équestres normandes comptent faire entendre leur voix lors du grand rassemblement prévu ce jeudi 8 décembre à Paris devant le ministère des finances.

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