Léon Gautier : souvenirs de quelques moments d'espièglerie

Un hommage national a été rendu ce vendredi 7 juillet 2023 à Léon Gautier, dernier survivant du commando Kieffer. Ce témoin du D-Day a martelé tout au long de sa vie qu'il n'était pas un héros. Léon Gautier était apprécié des Normands, pour son humilité mais aussi pour son humour. Retour sur quelques formules bien senties.

Une page d'Histoire s'est tournée lundi 3 juillet 2023. Léon Gautier, dernier survivant du commando Kieffer s'est éteint à l'âge de cent ans. Il avait débarqué avec ses 176 frères d'armes français le 6 juin 1944, sur les côtes du Calvados.

Un hommage national lui a été rendu ce vendredi 7 juillet 2023. Une cérémonie a eu lieu en présence du Président de la République Emmanuel Macron, à Ouistreham. Car au début des années 1990, Léon Gautier était venu vivre dans la petite commune calvadosienne à quelques pas de la plage où il avait débarqué.

Dans le cœur des Normands

Breton d'origine, ce Ouistrehamais d'adoption était très apprécié des Normands. Béret vert vissé sur la tête, Léon Gautier ne manquait pas une commémoration du D-Day. Il venait tous les ans, au pied de La Flamme. Ce monument, situé à Ouistreham, rend hommage à Léon Gautier et à ses camarades qui ont participé au Débarquement.

Même affaibli par l'âge, Léon Gautier était attaché à perpétuer le souvenir de l'engagement du commando Kieffer. Tout au long de sa vie, il s'est efforcé à transmettre des messages de paix et de liberté.

Je n'ai pas la grosse tête !

Léon Gautier

Léon Gautier, entre humilité et humour

Sa disparition va laisser un grand vide pour les Ouistrehamais. Car Léon Gautier était pour les Normands une figure attachante, un grand monsieur modeste et plein d'humour. Le dernier témoin français du Débarquement, avait le sens de la formule.

"Je n'ai pas la grosse tête", ironisait-il lorsqu'il ajustait son béret vert. Une expression qui avait du sens pour celui qui n'a cessé de marteler qu'il n'était pas un héros. Pour Léon Gautier, sa vie n'avait rien d'incroyable. Il n'avait fait que son devoir. Dans une interview pour France 3 Normandie, il confiait aux journalistes les yeux rieurs : "maintenant que je vous vois, je me dis : mince ! Qu'est-ce que j'ai fait pour qu'ils viennent me voir ?"

Pourtant le 6 juin 1944, Léon Gautier a bel et bien foulé le sable normand pour participer à "libérer en moins de quatre heures 1,8 km de plage". "On ne voulait pas rentrer chez nous en vaincus. On voulait rentrer chez nous en vainqueurs !", insistait le vétéran.

Il faisait partie des soldats qui n'avaient pas été blessés au combat. Mais Léon Gautier s'amusait à raconter qu'il s'était fait mal "bêtement" en descendant d'un train en Angleterre.

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Léon Gautier : quelques moments d'espièglerie ©France 3 Normandie - France Télévisions

Il fallait bien qu'il y ait un dernier. C'est tombé sur moi, c'est pas de pot !

Léon Gautier

80 ans du D-Day sans Léon Gautier

En 2024, la Normandie célébrera le 80e anniversaire du Débarquement. Avec la disparition de Léon Gautier, un témoin et un pan d'Histoire s'envolent.

À la question "Et la mort, vous y pensez ?", Léon Gautier répondait en plaisantant : "Ce n'est pas la peine d'y penser. Ça viendra, il n'y a pas de souci à se faire là-dessus !" Avant d'ajouter le regard malicieux : "ça viendra quand ça viendra !"

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