La préfecture du Calvados contestait la légalité du choix du cabinet d'architectes de ce projet porté par Romain Bail. Le tribunal administratif abonde dans son sens et suspend le marché de maîtrise d'oeuvre du musée.
Le grand chantier de Romain Bail a du plomb dans l'aile. Saisi en référé par le préfet du Calvados, le tribunal administratif de Caen a suspendu ce mercredi 11 avril l'exécution du marché de maîtrise d'oeuvre du Centre d'interprétation des relations franco-britanniques. Concrètement, le projet est mis à l'arrêt le temps que le tribunal tranche sur le fond.
Ce "35e musée consacré à la seconde guerre mondiale dans la région" , imaginé par le maire de Ouistreham lors des commémorations du 70e anniversaire du Débarquement, devait voir le jour en 2019. C'est le projet élaboré par le cabinet parisien Philéas, associé au scénographe anglais Casson Mann, qui avait été retenu en juillet 2017 parmi 134 candidats. C'est sur les conditions dans lesquelles s'est effectué ce choix que porte le référé du préfet.
Le représentant de l'Etat estime que la légalité de la procédure de désignation est sujette à caution: le jury ne comprenait pas cinq membres du conseil municipal, la désignation des jurés n'a pas fait l'objet d'un arrêté du maire, aucune décision n'a été prise pour arrêter la liste des candidats et l'avis rendu par le jury n'a pas été motivé. Des arguments qui ont fait mouche auprès du tribunal administratif de Caen.
Mais l'actualité judiciaire du centre d'interprétation des relations franco-britanniques de la semaine n'est pas encore terminée. C'est ce jeudi 12 avril que Romain Bail sera fixé sur son sort dans l'affaire de "la fausse promesse de don". Le maire de Ouistreham a comparu le 15 février dernier pour "faux et usage de faux" devant le tribunal correctionnel de Caen.