Pour célébrer les 25 ans de la compétition, le festival de Deauville a invité d'anciens présidents de jurys lors d’une soirée spéciale ce samedi. Pendant la cérémonie, surprise, Roman Polanski a appris en direct qu'il recevait le Lion d'argent à Venise pour son film sur l'affaire Dreyfus.
Samedi soir, à Deauville, le réalisateur Roman Polanski a passé une partie de la soirée à regarder son tout petit écran ... de téléphone. Il attendait le palmarès du festival de Venise où son film "J'accuse" était en compétition.
#RomanPolanski a @deauvilleus quelques minutes après avoir su qu''il remportait Le Grand Prix du Jury de la #mostra pic.twitter.com/qlkWt9neC6
— olivier benkemoun (@obenkemoun) September 7, 2019
Lors de la cérémonie, c'est la présidente actuelle, Catherine Deneuve, qui a mis fin au supplice en déclarant "Roman Polanski a reçu le Lion d'argent à Venise".
25 ans de compétition vus par les anciens présidents de jury
Pour fêter ces 25 années de compétition, le tapis rouge a donc accueilli d'ancien.nes président.es de jury : Audrey Pulvar, Jean Paul Rappeneau, Valerie Donzelli, Claude Lelouch, Jean-Pierre Jeunet, Regis Wargnier, Michel Hazanavicius, Roman Polanski, Emmanuelle Beart et Pierre Lescure.
Qu'a apporté la compétition au Festival de Deauville ?
Le réalisateur Régis Wargnier : "On a la chance d'être les premiers à voir des talents, des gens qui se sont bagarrés pour faire un film, car quand on démarre son premier film, ce n'est pas évident. On est les premiers à recevoir ces cadeaux, je dirais"
Le directeur du festival Bruno Barde : un festival sans compétition, c'est soit une animation, soit un marché. La compétition fédère les enjeux artistiques. A Cannes, vous avez 22 films en compétition, ce sont les 22 meilleurs films du monde à ce moment là. A Deauville, vous avez 14 films en compétition. Ce sont les meilleurs films indépendants américains à ce moment là. Deauville a pris son essor avec la compétition parce que la compétition a anticipé le cinéma indépendant.
Rencontre avec le réalisateur Régis Wargnier
Nous avons pu nous entretenir avec Régis Wargnier, le réalisateur d'"Indochine" et du "Temps des Aveux", président de jury en 1999, qui avait récompensé "dans la peau de John Malkovich."En 1999, Régis Wargnier avoue avoir eu le trac de venir à Deauville car son film "Est-Ouest" sortait en même temps. "Il a démarré moyennement alors au lieu de me morfondre chez moi, j'étais ici avec un jury, je faisais bonne figure et j'ai très vite fait bonne figure sincérement avec j'étais très bien ici".
Son jury, composé entre autres de Marie Gillan, Richard Berry et Michel Houellebecq avait récompensé "Dans la peau de John Malkovich.
ça s'est joué à une voix. C'était une longue bagarre
"Le jury était très partagé. Ce n'est pas que certains n'aimaient pas le film mais ils en aimaient un autre que moi je trouvais moins original, moins novateur, moins gonflé, moins sincère. Cela a été compliqué, on a failli ne pas le récompenser, ça s'est joué à une voix. C'était une longue bagarre"
Régis Wargnier garde en mémoire les déjeuners et dîners avec les membres du jury. "On ne parlait pas forcément des films mais on se retrouvait là au Normandy. On avait crée une bande. Il y avait une camaraderie et on a gardé des liens.
Le grand bonheur, c'est de voir des films dont on ne sait rien