Solidarité-Ukraine: les animaux de compagnie arrivés avec les réfugiés sont finalement autorisés en France

On a vu beaucoup de photos circuler sur les réseaux sociaux montrant des chats et des chiens fuyant avec leurs maîtres pour rejoindre les abris. Alors que des milliers de réfugiés sont aujourd'hui sur les routes, beaucoup partent avec leurs animaux de compagnie.

⇒  Dernière minute : le 7 mars,  les autorités françaises ont décidé d'autoriser l'accueil des animaux de compagnie arrivés avec les familles réfugiées d'Ukraine. 

"Au regard de la situation d'urgence en Ukraine, la France comme de nombreux Etats-membres, met en œuvre un dispositif permettant d'accueillir dans l'urgence les animaux ne répondant pas à ces exigences.

Dans ce contexte, nous invitons les personnes entrées récemment sur le territoire français avec un animal qui ne répond pas à ces exigences réglementaires à contacter dès que possible un vétérinaire ou la Direction Départementale de la Protection des Populations du département de destination , en charge de la surveillance sanitaire de ces animaux."

Des collectes organisées par des vétérinaires normands

En Normandie, des vétérinaires commencent à organiser des collectes de nourriture, médicaments, laisses, boites de transport, plaids, compresses pour ces animaux qui ont franchi 2000 kilomètres. dans l'agglomération de Rouen, les cliniques du Boulingrin, de Boos, de la place Cauchoise, de la cathédrale)

Ils seront aussi mobilisés pour recevoir ces animaux de compagnie pour que leur situations sanitaire soit vérifiée et pour les soigner. 

On se préoccupe du sort des ukrainiens, des enfants, des femmes et des hommes bombardés, chassés de leur maison. De nombreuses photos les ont montré en train de fuir avec leurs petits compagnons à bout de bras.

Une relation maîtres-chiens et chats qui montrent à quel point les mentalités ont changé. L'animal n'est définitivement plus un objet mais bel et bien un véritable membre de la famille. 

Aussi jusqu'où vont-ils pouvoir aller ? Et bien pas très loin. L'Europe n'a pas uniformisé ses règles sur la rage et des barrières administratives vont leur compliquer les choses au-delà de la Pologne et l'Allemagne. Ces deux grands pays ont ouvert leurs frontières ces derniers jours aux animaux ukrainiens, assouplissant exceptionnellement les règles antirabiques. 

En France mais aussi en Italie ou au Royaume-Uni aucun animal ukrainien ne sera accepté à la frontière, tout du moins ceux qui ne sont pas en règle au niveau du titrage antirabique. 

Ce titrage sérique des anticorps antirabiques se présente sous forme de prise de sang puis un examen de laboratoire effectué sur ce prélèvement sanguin s'assure de l'efficacité de la vaccination contre la rage. "Il peut se faire deux semaines environ après le vaccin contre la rage. Mais là-bas, il n'y a plus aucun laboratoire qui fonctionne et les gens n'ont plus l'argent. C'est dur de leur demander ça maintenant!", explique Ingrid Weiss, éleveuse solidaire, basée près de Falaise (14).

C'est impossible à respecter pour des réfugiés en état de guerre. La réglementation exige que les animaux soient vaccinés, munis d’une puce électronique, avec un test sanguin négatif pour la rage. Heureusement, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie ont allégé les formalités pour permettre aux réfugiés ukrainiens de voyager avec leurs compagnons animaux.

Peta France, association de défense des animaux

La France n'a pas ouvert ses frontières aux animaux 

"D'autres pays ont enlevé cette obligation mais pas nous. En clair, il n'y a que les chiens et chats et d'expo, appartenant à des éleveurs professionnels bien souvent, concourant dans des expositions internationales qui en sont munis", explique une éleveuse de l'Orne. 

Et encore, les éleveurs n'ont pas tous leurs animaux destinés à l'exposition. C'est une sélection des plus beaux spécimens des standards de race. "Bref, aucun chien ou chat ne peut-être ramené tant qu'il n'y a pas ce déblocage administratif aux frontières." Qui encore une fois, a fait l'objet d'une levée exceptionnelle en Allemagne, pays redoutant pourtant lui aussi  la rage. 

On ne peut donc pas envisager même une seconde d'accueillir des confrères éleveurs ukrainiens chez nous avec leurs animaux et leur famille. Beaucoup ont décidé de rester sous les bombes en risquant le pire.

Ingrid Weiss, éleveuse près de Falaise (14)

Ainsi l'histoire de Marya (post ci-dessus) est très suivie dans la communauté des éleveurs. Cette jeune femme ukrainienne est éleveuse et vétérinaire. "Elle a passé la semaine dernière à vivre dans un puits dans son jardin et n'a pas eu d'autre choix que de fuir sa maison avec rien d'autre que les vêtements sur son dos et ses 27 chiens", expliquent une amie à elle sur Facebook. Depuis, elle traverse l'Ukraine sans argent, sans trop savoir où dormir. Une cagnotte lève des fonds pour elle. 

Une chaîne d'entraide relayée en Normandie

Alors que ça fait plus d'une semaine que les combats ont commencé, ils n'ont plus d'argent liquide, les banques sont à l'arrêt et les réserves de croquettes sont terminées. Il faut leur apporter de quoi nourrir leurs animaux.

Ingrid Weiss, élevage Chan Chue dans le Calvados

Ils sont des centaines dans cette situation. "Dans mon club de race qui est dans le nord de la France on a recensé ceux qu'on pouvait aider alors qu'ils sont restés dans leur élevage en Ukraine. Aujourd'hui  une camionnette est partie de Lille avec à son bord des croquettes , des laisses, des paniers chauds pour ceux qui seront à la frontière, etc."

Au volant de cette camionette Catherine Kossarov. C'est elle qui a monté cette chaîne humanitaire pour aider les éleveurs ukrainiens. Elle dormira en Tchéquie et reprendre la route ce samedi 5 mars avec une éleveuse tchèque qui a ses propres dons à acheminer.

Une Cagnotte a été ouverte pour l'aider à payer les frais de route. Une entreprise locale de BTP lui a fourni la camionnette. Catherine a dû prévoir les réserves d'essence à transporter pour être sûre de ne pas manquer, en route. 

En Normandie, à Caen, la clinique vétérinaire de la Porte de Nacre relaie cette opération en appelant à la solidarité : Les dons peuvent se faire sous forme de croquettes ou de boites, des couvertures et plaids, des paniers, des colliers et des laisses ainsi que des cages de transports et des parcs pliables sont demandés. 

Des collectes pour soutenir les éleveurs de chevaux sont aussi en cours.