L'ancien patron d'Air France, Jean-Cyril Spinetta, a remis au gouvernement ce jeudi 15 février un rapport sur l'avenir du réseau ferroviaire français. Nombre de ses propositions suscitent une certaine hostilité, comme celle de ne rénover que les axes les plus fréquentés.
Au lendemain de sa remise au gouvernement, les réactions d'hostilité au rapport de Jean-Cyril Spinetta se multiplient. La CGT a annoncé ce vendredi une "manifestation nationale" des cheminots le 22 mars prochain pour défendre leur "statut", Un statut dont ne bénéficieraient plus les nouveaux embauchés à la SNCF si le gouvernement suit les préconisations de l'ancien patron d'Air France.
Chez les régions, ça grogne également. Dans sa recommandation N°3, le rapport préconise de "redéployer les crédits aujourd'hui affectés par l'État aux investissements ferroviaires dans le cadre des Contrats de plan Etats-Régions (CPER) vers la partie la plus circulée du réseau". Or les CPER 2015-2020 prévoient de consacrer 800 millions d'euros aux petites lignes. Si le gouvernement suivait ces préconisations, les 800 millions seraient réaffectés aux lignes les plus fréquentées.
"Il y a des régions entières où il ne va plus y avoir un seul train", s'indigne Pierre Mouraret, ancien vice-président du Conseil Régional de Basse-Normandie chargé des transports. "C'est vraiment une vision de l'aménagement du territoire, du service public qui est vraiment très préoccupante". L'ancien élu régional est d'autant plus inquiet qu'il constate déjà sur la commune dont il est maire, Dives-sur-Mer, la dégradation du service ferroviaire. La ligne Cabourg-Trouville ne fonctionne plus en hiver. Une décision de la Région. Et pourtant, "toute cette ligne a été rénovée", rappelle Pierre Mouraret, 10 millions d'euros investis. Le rapport Spinetta pourrait planter le dernier clou dans le cercueil du train Cabourg-Trouville.
Reportage de Rémi Mauger et Jean-Michel Guillaud
Intervenants:
- Pierre Mouraret, Maire de Dives-sur-mer
- François Burlot, Maire-adjoint de Cabourg