Messages antisémites : une élue du Calvados profondément choquée

Corinne Féret, sénatrice PS du Calvados, a reçu par email des tracts antisémites, racistes et xénophobes, ce mardi 6 juin. Ces insultes étaient accompagnées de croix gammées. L'élue en a fait part au président du Sénat, Gérard Larcher, qui a averti le parquet de Paris.

C'est la première fois que Corinne Féret reçoit un tel message. Ce mardi 6 juin 2023, la sénatrice PS du Calvados participait aux cérémonies de commémorations du 79e anniversaire du Débarquement en Normandie. C'est alors qu'elle reçoit un mail d'insultes antisémites, racistes et xénophobes. Elle y découvre également des appels à la haine contre les juifs et les musulmans, des croix gammées et des allusions à l'extermination massive menée par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.

"J'ai un sentiment de colère et de dégoût"

L'élue profondément choquée nous confie : "Vraiment quand j'ai lu ce mail, je n'y croyais pas. Je me suis demandée mais comment peut-on encore en 2023, diffuser de tels messages et surtout le 6 juin ? Des milliers de personnes ont sacrifié leur vie pour nous rendre notre liberté face aux nazis. J'ai un sentiment de colère et de dégoût".

Corinne Féret n'est pas la seule membre de son groupe socialiste au Sénat a avoir reçu ce mail. Ils sont une dizaine. L'élue a immédiatement alerté le président du Sénat, Gérard Larcher, qui a saisi la procureure de la République de Paris pour ouvrir une enquête. 

"On ne peut pas banaliser ce type de message. Je veux et il faut les dénoncer !"

Corinne Féret

Sénatrice PS du Calvados

Des tracts néonazis dans les boîtes aux lettres 

Fin mai, des habitants de La Neuville-Chant-d'Oisel, un village de 2400 habitants près de Rouen, avaient reçu des tracts néonazis ouvertement antisémites et homophobes dans leurs boîtes aux lettres. Ce mercredi 7 juin, c'est la ville de Rouen qui les a reçus. Siglés d'une croix gammée, ces derniers appellent à assurer "la domination de la race blanche en Europe" et à "s'occuper des Juifs". 

Des mots d'une grande violence, qui ont poussé Nicolas Mayer-Rossignol à saisir le préfet de Seine-Maritime, "afin que leurs auteurs puissent être identifiés et poursuivis" pour incitation à la haine raciale. Une enquête a été ouverte.

Par ailleurs, le Sénateur Didier Marie indique que lui aussi "avec d’autres collègues sénateurs" a reçu "un appel d’un groupuscule nazi au racisme, à l’antisémitisme et à l’homophobie". Dans un communiqué, l'élu de Seine-Maritime (PS) indique qu'il a "immédiatement signalé ce courriel au procureur de la République de Rouen au titre de l’article 40, et déposé plainte contre X".