Tracts néonazis. Plusieurs élus normands saisissent le procureur : ce que l'on sait de ces messages antisémites qui circulent dans les boîtes aux lettres

La ville de Rouen a été la cible, à l'instar du village de La Neuville-Chant-d'Oisel il y a peu, de tracts néonazis ouvertement antisémites et homophobes. Nicolas Mayer-Rossignol a annoncé saisir le procureur à ce sujet. Une enquête a été ouverte. Ce que l'on sait.

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Fin mai, des habitants de La Neuville-Chant-d'Oisel, un village de 2400 habitants près de Rouen, avaient reçu des tracts similaires dans leurs boîtes aux lettres. Cette fois-ci, c'est la ville de Rouen qui les a reçus. Siglés d'une croix gammée, ces derniers appellent à assurer "la domination de la race blanche en Europe" et à "s'occuper des Juifs". 

Des mots d'une grande violence, qui ont poussé Nicolas Mayer-Rossignol à saisir le préfet de Seine-Maritime, "afin que leurs auteurs puissent être identifiés et poursuivis" pour incitation à la haine raciale. Une enquête a été ouverte.

Par ailleurs, le Sénateur Didier Marie indique que lui aussi "avec d’autres collègues sénateurs" a reçu "un appel d’un groupuscule nazi au racisme, à l’antisémitisme et à l’homophobie". Dans un communiqué, l'élu de Seine-Maritime (PS) indique qu'il a "immédiatement signalé ce courriel au procureur de la République de Rouen au titre de l’article 40, et déposé plainte contre X".

Un site web et un groupe crypté

Les tracts sont ornés d'un QR code redirigeant vers la page GAB, incensurable, "Démocratie Participative" et le groupe rattaché, où des membres anonymes publient des appels à tracter, avec des consignes strictes : "pas d'actions violentes, nous agissons exclusivement dans le domaine de la propagande pour obtenir une solution politique pacifique".

Les tracts doivent être imprimés tels quels, manipulés sans laisser d'empreinte, pliés en deux et déposés dans des boîtes aux lettres hors de la commune de résidence des contrevenants - masqués et non reconnaissables. 

Les messages postés sur la page et le groupe de "Démocratie Participative", signés pour beaucoup d'un certain "Nominoë sang-pur" (référence à un souverain de Bretagne au 9e siècle après J.C) ou du "Général Antonescu" (un dictateur roumain du 20e siècle) et provenant du "Département d'Éveil racial du peuple" sont systématiquement antisémites, xénophobes, homophobes et pro-russes

Des codes similaires à ceux des réseaux sociaux

Les deux plateformes reprennent le même type de codes que ceux utilisés sur les "Neurchis", ces groupes Facebook, véritables phénomènes d'Internet, où des internautes partagent des "mèmes" (des images comiques virales) et des publications à but humoristique. 

L'avatar de "Démocratie Participative", notamment (ci-dessus) est calqué sur le même modèle que les photos de profil généralement utilisées par ces groupes, très fréquentés par les "millenials". Les 2 800 abonnés de "Démocratie Participative" pourraient donc être, en majorité, âgés de 20 à 30 ans.

Un réseau néonazi international ?

Le militant "nationaliste breton" Boris Le Lay, fiché S, serait soupçonné d'être à l'origine de ces appels à tracter, ainsi que d'être l'administrateur du site "Démocratie Participative". Banni de tous les réseaux sociaux, ce dernier s'était réfugié au Japon il y a déjà plusieurs années, et fédère toujours quelques dizaines de milliers d'internautes dans plusieurs pays.

Ceux qui se proclament fièrement "goy" (non-Juifs) sur le groupe communiquent cependant exclusivement en français. À ce jour, ils ont mené des opérations de tractage similaires dans plusieurs dizaines de communes de France.

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