Ce dimanche 17 septembre, la chasse est ouverte au petit gibier dans les départements du Calvados et de la Seine-Maritime. Après une forte désaffection, l'activité semble connaitre un nouvel engouement selon ses promoteurs qui mettent en avant leur "amour" de la nature.
"C'est une journée symbolique. On attend tous ça depuis longtemps dans nos coeurs. Il y a toujour l'espoir de passer une bonne journée, d'avoir l'occasion éventuellement de tirer de beaux oiseaux". En tant que président de la fédération des chasseurs du Calvados, Jean-Christophe Aloé n'aurait manqué pour rien au monde le coup d'envoi de la saison. Ce dimanche, la chasse est ouverte au petit gibier: perdrix, lièvre, faisan, pigeon ou palombe. A condition d'être détenteur d'un permis et d'avoir adhéré à une société de chasse, communale ou privée.
Dans le Calvados, on recense aujourd'hui 16 000 titulaires du permis de chasse. Bien loin des 24 000 chasseurs que comptait le département il y a 30 ans. Une "érosion due à l'âge, aux méthodes de chasse", explique Jean-Christophe Aloé. L'activité est aussi sans doute moins bien perçue ou acceptée dans la population française. L'an dernier, un sondage IFOP indiquait qu'une majorité de Français ne se sentaient pas en sécurité en période de chasse.
Et pourtant, la population de chasseurs repartirait à la hausse. "On a une augmentation de l'ordre de 64% des candidats au permis de chasser depuis 10 ans", affirme le président de la fédartion des chasseurs du Calvados, "des jeunes issus du milieu urbain, des néoruraux, des gens qui sont partis de la nature et qui reviennent." Cette tendance ne serait pas sépcifique au département du Calvados.
La nature est au coeur du discours des représentants du monde de la chasse. Pas question ainsi d'employer le terme "tuer". Le fusil sert à "prélever". "Il ne faut pas avoir honte de sa passion, au contraire, il faut l'assumer mais avec une idée de gestion des territoires, c'est extrêmement important, d'ouverture vers l'extérieur". Et de mettre en avant les quotas imposés aux chasseurs et le strict recensement des animaux "prélevés".
La reconquête des adhérents et de l'opinion publique passe par l'image. "On ne peut pas être chasseur si on n'est pas amoureux de la nature: si on n'apprécie pas de marcher, d'avoir un chien, de regarder un mele qui s'envole, d'observer, c'est une chemin pour l'observation au quotidien de la nature". Pas sûr que l'argument trouve un écho chez les defenseurs de la cause animale.
Reportage de Jean-Yves Gélébart et Carole Lefrançois