Le confinement, un "désastre sanitaire" pour les chevaux ? les propriétaires autorisés à venir les soigner

Comme au printemps dernier, les structures équestres sont contraintes de fermer leurs portes au public. Mais cette fois-ci, les acteurs de la filière ont plaidé pour l'accès des propriétaires, et ce afin d'éviter un "désastre sanitaire".

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Comme nombre de secteurs, ce second confinement apparaît pour les structures équestres comme une nouvelle épreuve qui va être difficile à surmonter. "Deux mois de confinement, c’était vraiment le maximum pour nous, il ne fallait pas plus", confiait en mai dernier Magali Catrevault, directrice du centre équestre d’Evrecy. Pour les 600 centres équestres que compte le territoire normand, le premier confinement a été une épreuve économique. Un problème qui va de nouveau se poser dans les prochaines semaines. Mais c'est sur la question du bien-être animal, que les acteurs de la filière se sont d'abord cette fois-ci mobilisés.

Avant même la présentation par le gouvernement des mesures concrètes de ce second confinement, le président de la Fédération Française d'Équitation, Serge Lecomte, et le président du comité régional d'équitation d'Île-de-France, Emmanuel Feltesse, ont alerté les élus sur un possible "désastre sanitaire". Car cette fois-ci, si les modalités administratives du confinement restent les mêmes, la saison change la donne.

"Il est impossible à cette période de l’année de mettre l’ensemble de la cavalerie des 9 500 structures équestres françaises au pré. En dehors des conditions climatiques difficiles et hivernales, les pâtures largement utilisées durant le premier confinement ne sont pas prêtes à accueillir les chevaux et poneys dans de bonnes conditions de sécurité", alertent Serge Lecomte et Emmanuel Feltesse. Conséquence: chevaux et poneys vont devoir rester enfermés dans des boxes durant plusieurs semaines. Or ces animaux ont non seulement besoin de soins mais également de sortir tous les jours. Faute de personnel suffisant,  "nous craignons ainsi un désastre sanitaire pour des dizaines de milliers de chevaux et poneys."
 


Et les acteurs de la filière équestre de demander aux autorités de permettre aux cavaliers et aux propriétaires d'accéder aux structures équestres pour s'occuper des chevaux, "notre seul moyen de tenir durant la période annoncée de confinement". Une requête en partie acceptée par le gouvernement dans un premier temps : seuls les propriétaires étaient autorisés à se rendre dans ces établissements fermés au public pour prodiguer des soins à leurs animaux. Ce dimanche 1er novembre, le ministre de l'agriculture, Julien Denormandie, a entrouvert un peu plus la porte en évoquant les cavaliers et l'activité physique.
 
Cette annonce sur les réseaux sociaux constitue une avancée pour le monde du cheval. Mais ce dernier attend davantage de clarification. Ce lundi matin, au Comité régional d'équitation de Normandie, on nous indiquait ne pas avoir plus de précisions pour le moment. Pour le Groupement hippique national, "le travail se poursuit pour obtenir la sécurisation de cette autorisation d'accueillir des propriétaires sur la structure".

Les acteurs de la filière équestre continuent également à se mobiliser pour "généraliser la possibilité d'accueillir des cavaliers pour les équidés appartenant à l'établissement". Dans le Val-d'Oise et le Val-de-Marne, les préfets ont autorisé les clubs à établir une liste de cavaliers licenciés pour s’occuper des chevaux. En Normandie, aucune annonce similaire n'a été faite pour le moment. Dans le Calvados, la préfecture nous indique ce lundi 2 novembre que ce type de mesure n'est pas envisagé "à l'heure qu'il est"  et souligne le caractère "dérogatoire" de l'autorisation accordée aux propriétaires de chevaux et à certains cavaliers.

"Je ne donne pas la possibilité aux cavaliers d'entrer dans la structure ni dans la sellerie" 

"Nous avons la relative chance d'avoir des chevaux vivant dehors" explique Nathalie Marolle Guihard, des écuries du Bois d’Harcourt, "les propriétaires ont le droit de venir dans les pâtures voir leur cheval, gérer les couvertures, brosser soigner et les sortir en main, faire une heure maxi sous leur propre responsabilité. Mais je ne leur donne pas la possibilité d'entrer dans la structure ni dans la sellerie. Sinon nous allons avoir un rôle de surveillance uniquement au regard des geste barrières notamment en ce qui concerne les surfaces. Or mon raisonnement est le suivant : puisque nous ne ne pouvons pas générer de chiffre d'affaire, autant être complètement confinés et prendre ce temps mort au niveau des cours pour faire des petits et moyens travaux qu'il est impossible de réaliser pendant l'activité (qui avait très bien redémarré depuis le déconfinement).
 

La monitrice, qui est à temps plein depuis le 1er octobre va être mise un activité partielle les après midi, donc un salaire réduit de moitié. Les deux apprentis seront présents suivant le planning du CFA, mais cette année les aides à l'apprentissage seront telles que la charge de leur salaire sera très faible.


"La banque m'avait autorisé, en mars dernier, un découvert de 5 000 euros, que je n'ai pas encore utilisé car je facture au trimestre et contrairement à la date du début du premier confinement, où nous n'avions eu aucun encaissement, la date du 1er novembre nous a permis d'encaisser nos 4eme trimestres"  précise Nathalie Marolle Guihard. "Je compte vraiment sur les aides de l'Etat, si elles sont reconduites de la même manière, nous devrions les percevoir en décembre pour le mois de novembre".

"Je vais perdre de l’argent, c’est certain mais cela ne devrait pas m’abattre"

"Je suis bien décidée à me battre pour continuer à travailler et vivre ma passion". Gabrielle Vanwynsberghe, des écuries du même nom, souhaite étudier toutes les possibilités : " donner des cours en Visio mais il faut pas mal de matériel et j’hésite à investir". 
"Mon établissement, enfin ma toute petite écurie de 9 boxes, est une écurie privée de propriétaires. Je n'ai pas de cheval d’école, pas de cours collectifs ... je vais perdre de l’argent c’est certain mais cela ne devrait pas m’abattre". Je suis aidée par mon mari (agriculteur) qui me fournit paille, foin et matériel agricole gratuitement" 
 

Les propriétaires des chevaux qui sont en pension chez moi peuvent venir et en tant que cavalière pro et athlète de haut niveau j’ai le droit de m’entraîner. J'ai donc informé les cavaliers de compétition qui se déplacent chez moi avec leurs chevaux que je pouvais me déplacer chez eux s’ils le souhaitent et monter leurs chevaux ... 

En ces temps compliqués, chacun s'organise le mieux qu'il peut. Le point commun de tous ces professionnels reste la passion. C'est aussi ce qui les fait tenir, en espérant enfin un retour à la normale.

 
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