Le rejet à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi visant à instaurer un congé de 12 jours suite au dècès d’un enfant mineur a indigné une grande partie des français. Comment ont voté les députés normands ? Ont-ils suivi les consignes données ? Réponse :
L'indignation a été relativement généralisée cette semaine, à la suite du rejet d’une proposition de loi déposée par l'Union des démocrates et indépendants (UDI)-Agir qui visait à "instaurer un congé de deuil de douze jours consécutifs (contre cinq actuellement) pour le décès d’un enfant mineur".
Qui a voté contre la proposition de loi ?
L'Assemblée nationale a rejeté ce texte à l'issu du vote auquel avaient pris part 80 votants. Sur les 78 suffrages exprimés, 40 députés s'étaient exprimés CONTRE la proposition, 38 députés avaient voté POUR.Suivant l'avis du gouvernement, les députés de la majorité ont rejeté la proposition UDI-Agir qui a été retoquée de justesse par 40 voix contre 38.
Trois députés normands ont voté CONTRE, suivant ainsi la ligne de conduite dictée par le gouvernement. Il s'agit de :
- Severine Gipson, deputée LREM de l’Eure, suppléante de Bruno Lemaire
- Stéphane Travert, député LREM de la Manche
- Annie Vidal, députée LREM de Seine Maritime
- Philippe Gosselin, député Les Républicains du Calvados
- Sébastien Jumel, député PCF, du groupe Gauche Démocrate et Républicain, de Seine Maritime
- Agnès Firmin Le Bodo, députée UDI, Agir et Indépendants Seine Maritime
Trois députés LREM n'ont pas suivi la consigne de vote : il s'agit de Belkhir Belhaddad (député de la Moselle), Jacqueline Dubois (députée de la Dordogne) et Stéphane Testé (député de Seine-Saint-Denis).
Pour retrouver tous les députés qui ont pris part au scrutin, cliquer ici, pour rejoindre le site de l'Assemblée nationale.
Il faut noter que sur les 576 députés qui auraient pu prendre part à ce vote, seuls 80 s'y sont intéressés.
Le Président de la République demande au gouvernement "de faire preuve d’humanité"
Vendredi matin, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a demandé un nouveau vote en faveur des douze jours.Samedi 1er février, soit deux jours après le vote, le président de la République Emmanuel Macron est intervenu pour faire cesser la polémique. Le chef de l'Etat demande au gouvernement "de faire preuve d’humanité ".
Les députés LREM, qui ont reçu sur les réseaux sociaux de nombreux témoignages de parents souvent outrés, se disent "prêts à revoter rapidement".
Joint par téléphone le lundi 3 février, le député LREM de la Manche Stéphane Travert reconnaît lui aussi "une erreur" : "symboliquement oui c’était une erreur d’avoir suivi l’avis de la présidente de la commission et du gouvernement. Je le reconnais, j’étais dans l’hémicycle à ce moment là, j’ai voté et suivi l’avis du gouvernement. Le Président de la République s’en est d’ailleurs ému et a fait des propositions dans le bon sens, je pense que là il faut savoir tourner la page. Ramener de la sérénité dans le débat et trouver les meilleurs solutions pour accompagner les parents qui vivent un deuil comme celui-là."
Et maintenant, que va-t-il se passer ?
Muriel Pénicaud, Ministre du Travail, s'est engagée "à trouver dans les tous prochains jours les solutions pour faire passer ce temps de répit de 5 jours aujourd'hui à 12 jours". Le vote ayant eu lieu en première lecture à l'Assemblée, "on proposera, pour la première lecture qui aura lieu au Sénat, quelque chose, j'espère que tous les parlementaires de tous les bords s'y rallieront", a-t-elle précisé samedi soir sur BFM TV.