Des convois venus de Cherbourg, Caen, Rouen ou encore Évreux convergent vers la capitale. Le rendez-vous est donné à 20h à Paris. Un lieu unique devrait être annoncé par les organisateurs un peu avant l'arrivée.
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Du côté de Ifs dans l'agglomération de Caen (Calvados), les manifestants ont repris la route. Le convoi fait un arrêt à Lisieux (Calvados) puis Évreux (Eure) pour ensuite de se diriger vers Paris.
Dieppe, 14h30, environ trente personnes sont présentes. Des manifestants qui élèvent des pancartes de "soutien" au mouvement. Ils vont bientôt s'élancer vers Paris. À Caen, la vingtaine de véhicules partie de Cherbourg à rejoint les manifestants caennais.
Drapeaux tricolores à la main et dans la bonne humeur, à Cherbourg dans la Manche, au départ du parking de la gare maritime, près de cinquante manifestants ont pris la route aux alentours de 10h30 ce matin en direction de Paris.
Des normands qui ont tenu à se joindre à ce vent de contestation. Beaucoup se mobilisent car ils sont opposés au pass vaccinal : "On veut être libre, on a trouvé un vaccin en six mois mais ce n'est pas un vaccin, c'est une injection, on ne sait pas ce qu'il y a dedans et le pass vaccinal c'est une dictature de l'Etat" explique Claude. Le mot "liberté" est sur les lèvres de tous les participants : "Nous ne sommes pas anti-vaccination, ce qu'on veut c'est la liberté de chacun, de pouvoir choisir. On ne veut pas d'une liberté conditionnelle" s'exclame une participante. D'autres sont là pour dénoncer le coût de la vie qui augmente : "Je veux arrêter de survivre et compter tous les centimes à la fin du mois, le loyer, l'électricité, l'essence, la nourriture augmente mais le salaire ne bouge pas".
Un mouvement "pacifique" selon les participants. À Alençon, dans l'Orne, cinquante autres manifestants ont également pris la route. Les convois passent notamment par Caen, Rouen et Évreux.
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Des difficultés de circulation dans l'Eure
Ce vendredi après-midi, la préfecture de l’Eure alerte les automobilistes au sujet des risques de difficultés de circulation. « En raison de rassemblements routiers en cours à Évreux (pré du Bel-Ebat) et prévus ce vendredi 11 février en fin d’après-midi dans l’ensemble du département, des difficultés de circulation sont attendues sur les routes de l’Eure, notamment sur le réseau secondaire (départementales et nationales)». La préfecture recommande donc aux automobilistes « d’anticiper au maximum leurs déplacements et de faire preuve de la plus grande prudence, particulièrement dans les agglomérations d’Évreux, de Louviers-Val-de-Reuil et sur les axes Bernay Évreux et Évreux-Rouen ».
À midi, le trafic routier était fluide mais d'ici quelques heures des ralentissements et des difficultés de circulations sont à prévoir, les départs en vacances venant s'ajouter à ce "convoi de la Liberté".
Depuis la Normandie, les convois arriveront depuis l'autoroute A13, puis A14 et N13 à travers Neuilly-sur-Seine, pour entrer dans Paris par la Porte Maillot. Les premières arrivées sont prévues aux alentours de 20h.
CARTE. Suivez le trafic en temps réel sur le trajet du Convoi vers Paris :
Retrouvez dans la carte ci-dessous, les difficultés de circulations et les voies fluides, en temps réel.
Interdiction des manifestations du « Convoi de la liberté »
Ces itinéraires annoncés pourraient tout autant ne pas déboucher sur des blocages trop importants, en raison de l’arrêté d’interdiction de manifestation pris par la préfecture de police de Paris, qui menace de "verbalisation, de suspension de permis et d’arrestation".
Pour le moment il est impossible d'estimer l'ampleur du mouvement à son arrivée à Paris. Un total de quelque 1.800 véhicules faisaient route à la mi-journée vers la capitale, de source policière selon l'Agence France Presse (AFP). Un chiffre porté à 3.000 véhicules en fin d'après-midi.
La préfecture de police a annoncé le déploiement de 7 200 policiers et gendarmes sur trois jours. Le préfet de police ajoute que des contrôles seront mis en place au niveau des péages et principaux axes routiers d’Île-de-France. L’usage de la vidéo-verbalisation est également prévu.
Plusieurs revendications
Les revendications portées par les participants concernent les mesures sanitaires mises en place par le gouvernement mais beaucoup, proches du mouvement des Gilets Jaunes, dénoncent aussi l’augmentation du prix du carburant qui avait notamment fait naître le mouvement en 2018. Ils pointent aussi la hausse des prix en général comme celle des produits alimentaires, des taxes ou encore des péages d'autoroute.
Un mouvement inspiré des routiers canadiens
Ce mouvement s'est constitué grâce aux réseaux sociaux et aux messageries cryptées sur le modèle de la mobilisation qui paralyse Ottawa. Dans la capitale canadienne, plusieurs centaines de camions bloquent toujours le centre-ville pour protester contre les restrictions liées au Covid-19. Un siège dénoncé par une partie de la population.
Les impressionnantes images des routiers canadiens protestant contre les contraintes sanitaires ont fait le tour du monde. Inspiré par le "Freedom Convoy 2022", les participants français se préparaient depuis quelques jours à ce "convoi de la Liberté" en direction de Paris puis jusqu’à Bruxelles.