Coronavirus : l'inquiétude des parcs zoologiques en Normandie

Ils font le bonheur des familles dès les beaux jours : face à la pandémie, les parcs animaliers ont été contraints de fermer leurs portes au public. Plus aucune rentrée d'argent, mais il faut bien continuer à soigner et à nourrir les animaux. Les responsables des parcs se disent très inquiets. 

Sur sa page d'accueil, le site internet du parc de Cerza  situé aux portes de Lisieux prévient : "fermé pour cause de Covid-19. Nous espérons pouvoir ouvrir nos portes bientôt"

Bientôt, mais quand ?  Le parc, qui a rouvert ses portes le 1 er février, attendait des milliers de visiteurs dans les semaines à venir.

Anne Jardin, responsable de la communication, explique : 

"En mars, généralement, les visites commencent doucement, à raison de 2500 visiteurs par semaine. Nos hébergements étaient complets tous les week-ends.Si la fermeture n'avait concerné que le mois de mars, nous aurions pu absorber le déficit. Mais nous sommes fermés au moins jusqu'au 15 avril et peut-être au delà. La crise sanitaire risque de durer plus longtemps...Et là...c'est vraiment un coup dur pour nous, car en avril, avec les vacances de Pâques, nous accueillons chaque jour plus de 3000 visiteurs. C'est un manque à gagner énorme !" 

 


Un manque à gagner impossible à combler

"Si l'on ferme tout le mois d'avril, nous subirons une perte de chiffre d'affaire monstrueuse...de l'orde de 800 000 euros. Et encore, je ne compte même pas les hébergements, qui étaient tous réservés... Aucune rentrée d'argent, mais le zoo continue de fonctionner. Pas le choix. Au parc zoologique de Cerza,  plus de 1000 animaux en semi-liberté doivent être soignés, chauffés, et nourris quotidiennement.", poursuit la responsable communication.

"C'est notre priorité. Faire en sorte que les animaux se portent bien. Seuls les soignants animaliers restent sur place.  Au vu de la situation, nous avons dû réduire le nombre de nos salariés. Pas de licenciement, mais le personnel administratif a été mis en télétravail, le personnel de restauration et d'hébergement  sont au chômage technique . Nous ne sommes plus que 15 sur le parc, au lieu d'une quarantaine à cette période. Pourvu que ça ne dure pas trop longtemps..."
 

Même inquiétude au sein des jardins animaliers de Biotropica

Comme à Cerza, les jardins animaliers  de Biotropica à Val-de-Reuil, dans l'Eure, continuent à tourner, malgré les portes closes.

François Huyghe, directeur et vétérinaire de Biotropica, explique  : 

"Heureusement, nous avons un stock de nourriture important pour nos animaux. Là, je suis en train de décongèler le poisson des manchots. Nous devons distribuer au moins  200 kilos de nourriture par jour . Et ce n'est pas le type de nourriture que l'on achète au supermarché !  Nous avons anticipé le problème dès la semaine dernière. Sans vouloir tomber dans la psychose ni créer de pénurie, nous avons passé quelques commandes pour avoir de la nourriture durant 6 semaines."

 

L'élevage d'insectes en vue d'être auto-suffisant

"Nous avons de nombreuses espèces en voie de disparition à Biotropica, qui demandent beaucoup d'attention et des aliments très spécifiques. Nous les nourrissons avec des granulés  qui viennent d'Angleterre ou d'Allemagne, nous importons aussi beaucoup d' insectes pour nourrir nos amphibiens, nos reptiles et nos poissons...Certaines grenouilles avalent jusquà 50 drosophiles par jour...Il faut suivre la cadence", poursuit le directeur.

Heureusement, nous élevons nous-mêmes une grande partie des insectes qui leur sont distribués. Nous avions pris cette précaution au cas où...Mais là, ça tombe à pic. Nous pouvons quasiment être auto-suffisants à ce niveau-là.


Les soigneurs-animaliers face à de nouvelles consignes

L'équipe du parc zoologique a, elle aussi, été réduite. Seuls les soigneurs animaliers restent sur le site, et prennent leurs précautions :   

"On a gardé deux équipes sur le parc, en roulement. Elles ne se croisent pas pour éviter les risques de contamination. Au niveau des animaux, tout ira bien. Nous sommes davantage préoccupés par l'avenir du parc lui-même. Pas de public, toutes les sorties scolaires annulées...Chiffre d'affaire zéro, durant des semaines...Comment allons-nous faire ? Notre inquiétude, c'est vraiment ça : savoir si nos dirigeants vont maintenir leurs engagements en matière de chômage technique et des aides annoncées.  Nous l'espérons vivement. Sans quoi, notre avenir et nos emplois seront sérieusement menacés. "

 

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