En juin 2015, la maison d'arrêt de Coutances hébergeait 86 détenus pour 71 places. Plusieurs d'entre eux avaient déposé un recours auprès du tribunal administratif pour dénoncer leurs conditions de détention. Deux détenus ont obtenu gain de cause cette semaine.
"On a fait des bêtises, on assume notre prison, mais la faire comme on la fait là c'est parquer des animaux ! C'est invivable !", témoignait l'an dernier un ancien détenu de la maison d'arrêt de Coutances auprès d'un des journalistes de notre rédaction. Comme une trentaine d'autres détenus ou anciens détenus, il avait déposé un recours auprès du tribunal administratif de Caen pour dénoncer des conditions de détention attentatoire à la dignité humaine: dans des cellules dortoirs de 28 m2 prévues pour 6 ou 9, ils étaient parfois jusqu' à 12.
Deux d'entre eux ont obtenu gain de cause mardi dernier. Le 19 juillet, le tribunal administratif de Caen a condamné l'Etat à leur verser 400 € pour l'un et 1300 € pour l'autre. Le tribunal a estimé que chacun d'eux avait vécu dans moins de 3 m2 durant une quarantaine de jours, une surface trop restreinte générant un préjudice moral et justifiant une indemnisation.
Maître Loison, l'avocat des deux détenus, nous a indiqué par téléphone avoir encore une trentaine de dossiers de ce type concernant la maison d'arrêt de Coutances. L'an dernier, cet établissement abritait 86 prisonniers sur 71 places. Ce jugement du tribunal administratif de Caen intervient alors la population carcérale française a atteint en ce mois de juillet un nouveau record avec 69 375 détenus. Or, au 1er juillet, la capacité des établissements pénitentiaires n'était que de 58.311 places opérationnelles.