Covid-19 : l'indicateur repasse au rouge, doit-on s'inquiéter du seuil d'alerte en Normandie

C'est peut-être provisoire et dû principalement aux clusters repérés dans l'agglomération rouennaise mais la Normandie enregiste une forte reprise de la circulation du virus. Au moment de reprendre l'école pour tous et le travail en présentiel pour beaucoup de salariés : que faut-il en penser ?

Que penser de la situation de la Normandie, un mois après le début du déconfinement ? Les résultats ne sont pas encourageants. L'Agence Régionale de Santé dans son bilan hebdomadaire, publié ce 19 juin en début de soirée, nous place devant une réalité : "Ces derniers jours, le nombre de reproduction effectif (R0), qui correspond au nombre moyen de personnes qu’une personne malade va contaminer, a dépassé le seuil d'alerte, fixé à 1,5. Ce R0 est désormais de 1,6 pour la Normandie"

On sait que cela veut dire que le virus circule activement à nouveau en Normandie. Pourquoi nous dit l'ARS ? la situation est connue : 

Cette augmentation s’explique par la détection de clusters au sud de l’agglomération rouennaise, en cours de gestion. Cette situation reflète donc une circulation virale réelle mais contrôlée. La situation de la Seine-Maritime fait évidemment l’objet d’une attention particulière afin d’anticiper toute évolution défavorable et de mettre en place les mesures appropriées.

CP de l'ARS Normandie, 19-06-20

Sur 4 indicateurs, un seul en rouge :

Le nombre de personnes positives au test ou la tension hospitalière sont d'autres indicateurs qui comptent. Et c'est l'indicateur qui concerne la circulation du virus qui rebascule en rouge en Normandie, pas les trois autres. La région reste donc, par ailleurs, en zone verte. 

Néanmoins le virus circule toujours dans la région. De nouveaux cas sont encore identifiés chaque jour. Nous ne devons pas baisser la garde en termes de prévention et de respect strict des mesures barrières. Afin d’éviter tout rebond épidémique et de limiter le risque de cas groupés, restons prudents. Il faut redoubler de vigilance et appliquer tous ensemble les gestes barrières, de bon sens et d’hygiène.

ARS Normandie, le 19-06-20

Un appel à la vigilance qui doit inquiéter ? la réponse d'un médecin du CHU Caen

Le Professeur Damien du Cheyron, chef du service de réanimation au CHU de Caen, a bien voulu répondre à cette question : faut-il s'inquiéter du seuil de vigilance en Normandie ?

Il nous répond en 5 points et une conclusion. Surtout, il nous appelle, lui aussi à une très grande vigilance dans notre quotidien. 

1- "Aucun expert ne peut prédire aujourd'hui la survenue ou non d'une deuxième vague COVID-19, ni si elle survient son timing ou son intensité."

2- "Le virus est toujours là, on le savait."

3- "Le virus recircule plus avec le déconfinement malgré les mesures barrières, c'était attendu car les mesures ne sont pas efficaces, ni suivies à 100%."

4- "La détection de nouveaux cas, surtout via des clusters, en France et dans le monde, est donc normale ce d'autant que les politiques de détection sont différentes et meilleures qu'en fevrier-mars-avril où le virus circulait globalement sans contrôle car on ne detectait que les personnes malades; c'est à dire avec symptômes. Identifier des nouveaux clusters est plutôt rassurant et permet de mettre en place les mesures adaptées préventives de protection et d'isolement."

5- "Les mesures barrières ralentissent toujours sa circulation malgré une augmentation (prévisible) du R.  Le COVID ne peut pas disparaître par ces mesures  mais on peut éviter que tout le monde soit malade en même temps. Et  donc, éviter un pic épidémique qui sature ou fait exploser les systèmes de santé, point de départ de la crise de mars et avril."

Partant de ces éléments et sachant que 15% des personnes contaminées présentent des symptômes 5-7 jours après puis 5% environ une éventuelle forme grave 7-10 jours plus tard il faut encore attendre pour s'alarmer. A ce jour au CHU de CAEN, nous n'avons aucun nouveau patient COVID hospitalisé, depuis fin mai. Il y en aura sans doute prochainement mais si cela est lissé dans le temps, l'hôpital organisé en conséquence fait face sans problème !

PR Damien du Cheyron, CHU Caen
 

 

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