La vaccination des enfants de 5 à 11 ans considérés comme les plus fragiles, commence ce mercredi 15 décembre. 360 000 enfants seraient concernés en France.
La question a longtemps animé les débats. Faut-il ou non vacciner les enfants ? La Haute Autorité de Santé a tranché en publiant le 30 novembre dernier un avis favorable. Face à la flambée de l'épidémie notamment chez les jeunes, les enfants de 5 à 11 ans considérés comme les plus fragiles peuvent accéder à la vaccination à partir de ce jour, 15 décembre 2021. Les modalités ont été précisées par le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la santé Olivier Véran lors d'une conférence de presse début décembre.
Quels enfants sont concernés ?
Il s'agit de vacciner en priorité les enfants les plus fragiles, c'est à dire souffrant de comorbidités suceptibles d'engendrer une forme grave de la maladie.
Les pathologies concernées sont :
Cardiopathies congénitales non corrigées ; asthmes pour lesquels il existe une nécessité de recours aux corticoïdes par voie générale, ou ayant nécessité une hospitalisation ou ALD ; maladies hépatiques chroniques ; maladies cardiaques et respiratoires chroniques ; cancer en cours de traitement ; maladie rénale chronique ; handicap neuromusculaire sévère ; maladies neurologiques ; immunodéficience primitive ou secondaire (infection par le VIH ou induite par médicaments) ; obésité ; diabète ; hémopathies malignes ; drépanocytose ; trisomie 21
En dehors des pathologies listées, les médecins traitants sont aussi appelés à repérer les enfants vulnérables, souffrant pour certains de maladies rares. Il convient alors pour le praticien d'apprécier le rapport bénéfice/risque de la vaccination. Certains pédiatres n'ont pas attendu le 15 décembre pour vacciner dans leur cabinet pour motif médical. Au 3 décembre le ministère de la santé comptabilise 23 467 enfants de moins de 12 ans ayant reçu le vaccin, en raison de facteurs de risque de développer une forme grave.
D'autre part le Conseil d'Orientation de la Stratégie Vaccinale -COSV- recommande également la vaccination des enfants vivant dans l'entourage d'une personne immunodéprimée.
Quel vaccin pour les plus jeunes ?
Les enfants de 5 à 11 ans seront vaccinés avec la forme pédiatrique du vaccin Pfizer-BioNTech, c'est à dire avec un sérum trois fois moins dosé. Des essais cliniques ont démontré l'efficacité de ce vaccin sur cette tranche d'âge, avec 90,7% de protection après deux doses. Le ministère de la santé précise toutefois que si l'on ne dispose pas encore de "données en vie réelle" pour les 5/11 ans, celles qui concernent les adolescents indiquent un vaccin efficace à 90%.
Où vacciner les enfants en Normandie ?
La vaccination des enfants peut se faire en établissement pour enfants hospitalisés, en centre de vaccination, ou dans le cabinet d'un médecin. En Normandie, huit centres sont ouverts ou en voie de l'être.
- Eure : Centre de vaccination d'Evreux, CHES (15/12)
- Seine-Maritime : Centre SDIS Parc Expo Le Grand-Quevilly (à partir du 16/12); Centre SDIS salle Deschaseaux Le Havre (16/12); Centre de vaccination CH Dieppe (16/12); Vaccinarena Rouen (18/12)
- Calvados : Centre de vaccination CH Lisieux (à partir du 16 décembre); Centre de vaccination CHU de Caen (à partir du 17 décembre)
- Manche : Centre de vaccination CH Cherbourg (à partir du 15 décembre)
Des parents encore réticents à la vaccination de leurs enfants
Certaines études relayées par le ministère de la santé font état de 62% de parents réticents à la vaccination, pour leurs enfants de moins de 12 ans. Les données scientifiques dont on dispose actuellement sont incomplètes, et l'on manque de recul sur de potentiels effets à long terme. Les premières données de sécurité parlent cependant d'effets secondaires limités : douleur et réaction inflammatoire au point de piqûre, maux de tête, frissons et fièvre. Aucune complication n'a été signalée, ni aucune myocardite.
Les Etats-Unis qui ont entamé la vaccination des enfants de 5 à 11 ans début novembre, devraient disposer d'ici quelques semaines de données en vie réelle, plus éclairantes que des études sur un simple échantillon de population.
1,9 millions de doses pédiatriques du vaccin ont été commandées, et un million de vaccins supplémentaires seront livrés en janvier. Pour l'instant la Haute Autorité de Santé préconise de s'en tenir à la vaccination des enfants à risques.