La deuxième destination touristique en France est la cible de nombreuses critiques en ce mois de décembre. Le CESER et la Cour régionale des comptes épinglent l'accueil des touristes et l'absence de financement de l'entretien des ouvrages hydrauliques.
"Ce qu'il faut, c'est un pilote dans l'avion, c'est la première chose", déclarait ce mardi midi sur notre antenne Jean-Luc Léger. Le CESER (Conseil économique social et environnemental régional) de Normandie qu'il préside vient de sortir un rapport plutôt accablant sur le Mont-Saint-Michel. Ce rapport intervient alors qu'une nouvelle gouvernance doit être mise en place pour le site via la création d'un Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC).
Si la Merveille est la deuxième destination touristique en France (2,5 millions de visiteurs par an), ce n'est pas forcément grâce aux efforts qu'elle déploie à destintaion des touristes. "Une série de dysfonctionnements et de problèmes ressort de manière récurrente au sujet de l'accueil touristique", pointe le CESER. Parmi les points noirs cités dans ce rapport, des "navettes surchargées", des "axes routiers régulièrement encombrés", une "qualité des prestations offertes par les commerçants du Mont (restaurants, hébergements, boutiques de souvenirs, musées privés) fréquemment décriée".
Selon le CESER, les professionnels du tourisme se concentrent peut être un peu trop sur leur clientèle internationale. "C'est un site qui a totalement oublié qu'il y avait des territoires environnants et qui n'a pas véritablement pris en compte la clientèle touristique de proximité", constate Jean-Luc léger, qui déplore également "une politique du tourniquet: un touriste venant, le but était qu'il reparte le plus vite possible pour être remplacé par un autre. Il faut une politique de fidélisation".
Tout n'est pas noir pour autant dans le rapport du CESER qui reconnait notamment que le projet de rétablissement du caractère maritime du Mont (RCM) constitue "une réussite esthétique". Mais c'est pourtant sur ce point que la Cour régionale des comptes tire la sonnette d'alarme. Elle s'inquiète de son côté d'un "défaut de financement de l'entretien des ouvrages hydrauliques" (barrage) qui est "susceptible de compromettre le fonctionnement du site". Cet entretien est évalué à 2,5 millions d'euros par an.
Une inquiétude partagée par le CESER pour qui "l'envasement du Couesnon", lié au barrage, "risque de réduire la puissance des chasses du barrage, et va conduire à répéter le dragage du Couesnon, plus tôt que ce qui était initialement prévu".
Parmi les pistes de financement, la CRC évoque notamment "une participation financière du Centre des monuments nationaux (qui gère l'abbaye, ndlr) qui encaisse annuellement des recettes de l'ordre d'une dizaine de millions" d'euros, mais aussi une augmentation des tarifs du parking du Mont.