Eunice, Franklin… Les tempêtes s’enchainent ces derniers jours en Normandie. Mais savez-vous comment ont été choisis leurs noms ?
Vous vous êtes toujours demandé pourquoi les tempêtes avaient des noms ? La tradition est vieille de seulement 70 ans. En 1954, une étudiante de l’Université libre de Berlin, Karla Wedge, avait proposé de prénommer les dépressions et les anticyclones européens afin de rendre la météorologie plus accessible à la population. La liste de prénom qu’elle avait établie a été utilisée jusqu’en 2002.
Depuis, l’organisation météorologique mondiale (OMM) perpétue la tradition en baptisant les ouragans. Pour bénéficier d’un nom, le vent doit dépasser une vitesse de 119 km/h et être accompagné de pluies torrentielles. Moins techniques qu’avec des chiffres, choisis selon le pays touché, les prénoms doivent aider les habitants de la région concernée à mieux identifier les ouragans dans les messages d’alertes.
Pour les autres, chaque pays propose une liste de noms en septembre. Chaque tempête (de niveau d’alerte minimum orange) est ensuite prénommée par le premier pays touché selon sa propre liste.
D’où viennent Eunice et Franklin ?
C’est donc du UK Met office, l’autorité météorologique britannique, que viennent les noms des tempêtes Eunice et Franklin qui ont touché la Normandie ces derniers jours.
En France, différentes règles co-existent :
- Pour les dépressions : elles reçoivent des noms masculins lors des années impaires et féminins lors des années paires. Les anticyclones suivent la même règle dans le sens inverse.
- Pour les tempêtes, la liste des prénoms est définie conjointement avec l’Espagne et le Portugal. Elle est construite en alternance selon les prénoms masculins et féminins mais aussi selon l’origine du prénom.
Cette alternance s’explique pour éviter tout stéréotype de genre. Les dépressions apportent généralement du mauvais temps, et les anticyclones du beau temps. Il ne serait donc pas juste de donner exclusivement des noms féminins à l’un des deux types par exemple. Cela n’empêche pas le développement de certains préjugés. Les tempêtes portant des noms très féminins paraissent moins dangereux avait constaté une étude américaine en 2014.
Avec le temps, certains noms sont retirés des listes. C’est par exemple le cas d’Isis, en référence à la déesse égyptienne, mais qui est aussi devenu l’acronyme international de l’Etat Islamique. Les noms déjà utilisés pour des tempêtes très meurtrières, comme Katrina, sont également retirés.
Baptiser une tempête, c'est possible
Afin de financer son institut de météorologie, l’Université libre de Berlin propose d’acheter un nom grâce au programme Adopt a Vortex. Baptiser un anticyclone coûte 299 euros, contre 199 euros pour une dépression, censée durer moins longtemps.