Habitants et élus des communes concernées par le futur tracé réclament toujours l'abandon de ce projet de liaison autoroutière reliant l'A28 à l'A13. Une marche de protestation a réuni plusieurs centaines d'opposants ce samedi 26 février 2022 le long du tracé dans l'Eure.
La colère des opposants au contournement Est de Rouen ne faiblit pas. Bien au contraire. Plus de deux mois après la validation par l’Etat de ce projet d’autoroute payante reliant l’A28 à l’A13, ils ont voulu montrer de manière très concrète, sur le terrain, à quel point le tracé pouvait « défigurer » leur territoire.
Dans l’Eure, plusieurs centaines de citoyens impactés par la construction de ce futur équipement ont ainsi répondu à l’initiative du collectif « Non à l’autoroute A133-A134» qui avait décidé d'organiser une grande marche de protestation. Celle-ci a emprunté, au plus près, le chemin du tracé eurois au départ de trois communes : Alizay, Val-de-Reuil et Pont-de-l’Arche.
Réclamant l'abandon définitif du projet, les marcheurs ont ensuite convergé vers la voie verte. Ils ont exprimé leurs vives inquiétudes liées aux répercussions de ce projet sur leur vie quotidienne. Pour certains, le tracé passerait à proximité de leurs maisons. «Du bruit, de la pollution et en plus la destruction de la forêt de Bord, c'est tout que qu'on gagne dans ce projet», ironise un riverain.
Du bruit, de la pollution et la destruction de la forêt de Bord
Un habitant d'Alizay dans l'Eure
Plusieurs élus ont également dénoncé cette «bétonisation» à marche forcée. Le maire d'Alizay (PCF) Arnaud Levitre fustige ainsi le projet de construction sur sa commune d'un viaduc qui enjamberait la Seine et la vallée de la Seine, une zone protégée Natura 2000. «L'équipement va venir percuter notre territoire de vie», déplore l'édile. «C'est d'autant plus inacceptable qu'on est face à un projet du 20ème siècle. Privilégions plutôt les alternatives de mobilité. Réfléchissons par exemple aux transports en commun quand on sait que le territoire de l'Andelle est très peu relié à l'agglomération rouennaise. On peut travailler aussi sur le ferroutage ou sur le transport par voie fluviale».
Une autoroute «inutile et coûteuse»
Cette autoroute est «inutile et coûteuse», estime de son côté Maxime Bunel, le président du collectif «Non à l'autoroute A133-A134». «C'est une autoroute à péage qui ne permettra pas de décongestionner la ville de Rouen. Construire un axe routier supplémentaire, ça ne va rien arranger. On nous avait promis que la décision ne verrait pas le jour à l'encontre des collectivités. On nous a menti».
Mise en service en 2030
Le début des travaux de ce tronçon de 41,5 kilomètres est prévu en 2027 pour une mise en service au plus tôt en 2030. Malgré ce calendrier annoncé par l'Etat, les opposants ne s'avouent pas vaincus et envisagent de lancer des actions en justice. Dans le cortège, un manifestant déterminé prévient déjà : «on sera devant les pelleteuses quand celles-ci débarqueront».