Mobilisation des betteraviers à Etrepagny (Eure) pour exiger de l'usine Saint-Louis un meilleur prix d'achat de leur récolte
La profession est dans la tourmente. En 2017 la suppression des quotas de production de betteraves avait été, pour beaucoup de producteurs, un premier choc. La possibilité de produire plus a bouleversé un modèle économique mis en place à la fin des années 60.
L'autre bouleversement a été la fin de la garantie d'un prix d'achat minimum par les usines de production de sucre.
Après Cagny, encore Saint-Louis
Quelques jours après la crise de l'annonce par Saint-Louis d'un projet de fermeture, dans le Calvados, de l'usine sucrière de Cagny, c'est dans l'Eure que les planteurs de betteraves ont organisé le (5 avril 2019) une manifestation devant une autre usine de Saint-Louis : celle d'Etrepagny, la dernière du département.La raison de cette mobilisation concernait les prix. Alors que les agriculteurs normands réclament à l'industriel un prix d'achat d'au moins 21 euros la tonne, Saint-Louis n'achète qu'à 15,90 euros la tonne.
Les planteurs jugent ce prix d'achat bien trop bas et pas du tout en rapport avec le coût de production. Pour certains, ce prix ne couvrent même pas les charges…
15,90 euros la tonne ? Pour l'usine d'Etrepagny c'est tout bonnement le prix du marché. Le prix du marché …mondial !
Et si beaucoup d'agriculteurs normands (et picards), confrontés à cette baisse des prix vont abandonner la culture des betteraves pour cultiver autre chose, cela risque fort d'engendrer une autre crise. C'est le diagnostic de Guillaume Bénard, le président du syndicat des Jeunes Agriculteurs de l’Eure :
Pour les personnes qui du coup vont plus faire de betteraves avec des prix comme ça, vont se projeter à faire du lin ou d'autres cultures. Et ça va forcément impacter toute l'agriculture, quoi !