Eure : l’agresseur du maire de Bazincourt-sur-Epte condamné à 2 mois de prison avec sursis

Jugé au tribunal correctionnel d’Evreux (Eure) lundi 14 juin, l’agresseur d’Hervé Glezgo a été condamné à 2 mois de prison avec sursis et 1000 euros de dommages et intérêts. Après avoir mis fin à un rodéo sauvage, le maire de Bazincourt-sur-Epte avait été frappé à plusieurs reprises.

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Lundi 14 juin 2021, le tribunal correctionnel d'Evreux a condamné l'agresseur du maire de Bazincourt-sur-Epte à 2 mois de prison avec sursis et 1000 euros de dommages et intêrets.

"Ce n'est que l'acte I de la procédure"

Maître Yann-Charles Corre, avocat de l'agresseur compte poursuivre la procédure. Il nous a expliqué que son client avait également été agressé physiquement, qu'il avait porter plainte : "on a manifestement des violences réciproques, à ce jour la plainte n'a aboutie à rien, on espère que le Parquet poursuivera dans l'intérêt de mon client. Lui aussi a été victime dans cette affaire."

Le conducteur de la moto est un jeune homme âgé de 22 ans, ouvrier agricole et son casier judiciaire est vierge.

Au cours de l'audience, il a précisé que la manière dont avait procédé le maire était disproportionnée : "pour une simple moto sur la voie publique sans plaque d'immatriculation. La méthode employée pour mettre fin à cette contravention aurait pu se faire autrement et de manière beaucoup plus pacifique".

De son côté le maire Hervé Glezgo se dit satisfait du délibéré et soulagé : "une agression envers un élu, quelle que soit l'agression, quel qu'en soit le motif, ça n'a pas à avoir lieu. C'est la responsabilité du maire de veiller à la sécurité publique et à la tranquilité. J'étais tout à fait dans mon droit en intervenant. Le maire a toute la légitimité pour intervenir dans ces situations là".

Des rodéos très fréquents dans la commune

Les faits remontent au dimanche 21 février dernier. Hervé Glezgo, maire de Bazincourt-sur-Epte, est appelé pour des troubles de voisinage. L'élu de 35 ans, que nous rencontrions peu après l’agression, racontait alors : "Une fois sur place, j’ai vu un véhicule qui arrivait. Une moto-cross, non homologuée, qui roulait à vive allure. Je me suis mis en travers de la route avec ma voiture, pour qu’il ne puisse pas repartir. Je suis sorti et j’ai bloqué sa poignée de frein".

L’élu est conscient qu’il tombe alors en plein rodéo sauvage. Un groupe de jeunes des environs s’amuse régulièrement à faire des tours en moto, à grande vitesse, dans un secteur où vivent des familles, sur des chemins de campagne où l’on croise régulièrement des enfants ou des promeneurs. Selon les riverains, bien souvent agacés, parfois apeurés, ce sont certains dimanches 20 à 30 jeunes qui se retrouvent, se partageant une dizaine de motos, pour des rodéos.

Ce dimanche de février, Hervé Glezgo a la possibilité d’agir, et décide donc de bloquer la moto. L’élu filme alors la scène. Voici un extrait de cette vidéo.

vidéo rodéo filmée par le maire de bazincourt (france télévisions) ©Hervé Glezgo

Ce n’est pas la personne qu’on attaque, c’est ce qu’elle représente. C’est choquant. Cette problématique n’est pas seulement locale, elle est aussi nationale.

Hervé Glezgo, maire de Bazincourt-sur-Epte

L’élu confisque le deux-roues. Son conducteur s’en va, à pied. Quelques minutes plus tard, il revient, accompagné de deux amis participant au rodéo. Les trois jeunes hommes essayent de récupérer la moto de force. Le maire est victime plusieurs coups. Finalement, les 3 individus sont interpellés.

Hervé Glezgo, lui, se voit prescrire deux jours d’ITT (Incapacité Totale de Travail). Le fait d’avoir été frappé alors même qu’il avait signifié son statut d’élu le scandalise. "Ce n’est pas la personne qu’on attaque, c’est ce qu’elle représente. C’est choquant. Cette problématique n’est pas seulement locale, elle est aussi nationale".

Les agressions d'élus en forte hausse

De plus en plus fréquentes, les agressions d'élus ont augmenté de près de 200% entre 2019 et 2020. Près de 1 300 agressions, menaces ou insultes ont été recensées en 2020 contre des élus. Les maires sont majoritairement touchés. L’Association des Maires de France a d’ailleurs lancé un observatoire des agressions en octobre dernier.

Hervé Glezgo regrette qu’on ne fasse rien pour endiguer cette évolution. Coïncidence, ce procès a lieu quelques jours après la gifle reçu par Emmanuel macron. Un geste qui, cette fois, a beaucoup fait parler. Partisans et opposants politiques avaient unanimement condamné l’acte de l’agresseur.

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