Les camions viennent en plein jour, déversent des tonnes de terre sur des terrains agricoles ou ceux d'entreprises. Les maires de l'Eure concernés recoupent leurs informations et veulent faire cesser ce "manège" illégal.
"Cela s'est passé entre 11h30 et midi, les six camions étaient alignés" explique un des maires du pays d'Ouche. "Ils n'ont même pas peur finalement" ajoute, révolté un autre élu.
Ces dépôts sauvages se ressemblent, dans la méthode et la nature des terres et gravats. Les villages de la Vieille-Lyre, le Fidelaire, Bois-Anzeray, le Theil-Nolent en ont été victimes.
Les maires en recensent au moins cinq depuis le mois de décembre. Ils sont révoltés par ces façons de faire sans aucun égard pour les propriétaires des terrains qui n'ont plus qu'à payer pour dégager les déchets.
Des analyses pour identifier ces déchets et savoir s'ils sont pollués
L'une des victimes de ces dépôts sauvages est un agriculteur biologique. "On ne sait même pas ce que c'est" s'inquiète t-il.
Des analyses sont en cours. "un coup pour la commune, cela représente 750 € " . Parfois, les maires doivent aussi déblayer les routes des villages.
"Il faut qu'on aille au bout des choses, c'est pas normal de trouver des incivilités comme ça " explique le maire de la Vieille-Lyre.
Les décharges sauvages sont dangereuses à plus d'un titre. Le 5 août 2019, le maire de Signes (Var),âgé de 76 ans, est mort percuté par une camionnette dont le conducteur venait de décharger des gravats. Le maire l' avait surpris en flagrant délit.
La législation contre les abandons de déchets a été renforcée en 2020. Ces faits sont punis de deux ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. (375 000 pour les personnes morales).
"Les agents assermentés des communes peuvent dorénavant prononcer une amende forfaitaire délictuelle d’un montant de 1 500 euros au moment de la constatation"
Le recours à la vidéosurveillance pour constater ces infractions est aussi désormais autorisé.