Jean-Mathieu Michel est mort le 5 août 2019 à Signes, son village du Var. Le maire voulait empêcher deux artisans de jeter leurs gravats dans une décharge sauvage. Le 5 août 2020, un hommage lui a été rendu. Mais les décharges sont toujours là, à Signes et ailleurs. Des scandales en pleine nature.
La cérémonie en hommage au maire Jean-Mathieu Michel s’est déroulée à 17 heures, l'heure de sa mort il y a un an exactement.
" J’ai vraiment senti cette communion entre nous", raconte Hélène Verduyn, maire de Signes. Et elle ajoute dans un sanglot "Il doit être content."
La famille a souhaité une cérémonie intime. La route était donc barrée, une soixantaine de personnes se sont retrouvées pour assister à l’inauguration de la stèle.
Son fils, Stéphane Michel, nous dit ressentir "un peu" de colère : " Mon père me manque. On était fusionnels, toujours ensemble. Il aimait ses petites-filles, ses arrières petits-enfants. Il aimait son village."
Depuis ce drame, Stéphane Michel a monté une association, Jeannot Environnement, pour nettoyer les sites pollués en l'honneur de son père.
Mais sur les terres de Signes, la mort du maire n’empêche pas les dépôts sauvages.
" Là, c’est du goudron, il n’y a pas un changement énorme", constate Yves Reynard, premier adjoint à la mairie de Signes. "Il y a eu une petite accalmie juste après les faits. Et là, au fur et à mesure, ça recommence, ça déballe de partout."
L’équipe municipale vient de lancer un recensement de tous ces dépôts illégaux. Une tâche sans fin. Presque chaque jour, de nouveaux dépôts sont constatés.
Le président de l'association des maires ruraux du Var, André Guiol, reste malgré tout optimiste "Ceux qui font ça sont très minoritaires. Je pense qu’on va y arriver, c’est un travail d’éducation, ça prend du temps."
Le plateau d’Arbois voit peut-être la fin de ses quinze hectares d’immondices
Direction le département voisin, les Bouches-du-Rhône. Le plateau d'Arbois, c'est quinze hectares d'ordures dans les Bouches-du-Rhône, l’équivalent de trente terrains de foot !"Aujourd’hui, certains se débarrassent de leurs déchets sans passer par les filières de traitement. Evidemment ça a un coût," raconte Frédéric Izacard, vice-président de l'association Déchargeons le plateau Aix-TGV, "Pour limiter les coûts de traitement, on utilise la forêt ou les plateaux ou les espaces sauvages."
Ce site, immense, est couvert d’ordures depuis des années. La décharge grossissait à vue d’œil depuis quatre ans.
Mais la situation a bien évolué sur le plateau d’Arbois, qui dépend de la commune d’Aix-en-Provence.
C'est en grande partie grâce au collectif "Déchargeons de plateau Aix-TGV." La construction d’un mur de terre, d'une hauteur de deux mètres, bloque désormais l'entrée du site. Il n’y a donc plus de dépôt d’ordures sur ce terrain.
Mais il reste des tas d'immondices, des tuiles, des pneus et même un bateau ! Il faut évacuer les monticules de déchets, dont certains sont toxiques.
" Là on a du fibrociment, on ne sait pas si c’est de l’amiante. Il faudrait qu’on le fasse tester pour en être sûr. Ça fait partie des déchets dangereux qui vont être difficiles à évacuer", explique Jean-Jacques Cloucoux, Directeur Général des services techniques
de la ville d'Aix-en-Provence, en déambulant parmi les déchets.
Un peu de droit
Le 10 février 2020, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire est promulguée (elle est définitivement adoptée.) Elle devrait permettre d’endiguer la création de nouvelles décharges illégales.Extraits de cette loi :
- Une note agréable :
- Et une autre beaucoup plus sévère :
L'amende de 15 000 euros et la mise en fourrière du véhicule seront peut-être dissuasifs. En attendant l'application de cette loi, l'option de l'éducation est toujours envisageable.