Mort du maire de Signes : Macron promet une réponse "sans complaisance" aux incivilités

Le président de la République Emmanuel Macron a promis une réponse "ferme, exemplaire et sans complaisance" aux incivilités et à la dégradation "du sens de l'Etat et de la nation", dans un message lu vendredi aux obsèques du maire de Signes (Var).

Il y a foule ce vendredi 9 août dans le petit village de Signes (Var). Des centaines de personnes se sont rassemblées aux abords de l'église. De nombreux élus arborent symboliquement leur écharpe tricolore aux obsèques du maire de Signes, Jean-Mathieu Michel décédé à l'âge de 76 ans dans des circonstances dramatiques. Habitants, proches de la famille et élus venus en nombre partagent la même émotion et le même recueillement.
 Reportage : June Raclet - Mélanie Frey - Laurent Esnault

Courrier du président

Le président de la République Emmanuel Macron n'était pas présent aux obsèques mais il a transmis une lettre lue par la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault : 

Je veillerai personnellement à ce que face aux incivilités et à la désagrégation chez certains du sens de l'Etat et de la nation, la réponse soit toujours ferme, exemplaire et sans complaisance. Nous le devons à M. Michel et à tous les élus de France. Il est mort dans l'exercice de ses fonctions, parce que comme des dizaines de milliers de maires, son choix était la République, la chose commune, la vie de la cité.

Légion d'honneur à titre posthume

Jean-Mathieu Michel, maire de Signes depuis 1983, a été tué lundi, accidentellement selon les premiers éléments de l'enquête, alors qu'il s'opposait à un dépôt illégal de gravats dans la nature. Le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher, et l'une des vice-présidentes de l'Assemblée nationale, Carole Bureau-Bonnard (LREM), assistaient également à la cérémonie au terme de laquelle la légion d'honneur lui a été remise à titre posthume.
De nombreux habitants de ce village provençal de 2.800 âmes, proches, sapeurs-pompiers ou encore anciens combattants, plusieurs centaines de personnes ont suivi les obsèques de Jean-Mathieu Michel. Maire depuis 1983, cet élu est mort "pour avoir voulu faire appliquer la loi, pour avoir voulu défendre son territoire, pour avoir voulu faire respecter une nature trop souvent maltraitée", a ajouté lors de la cérémonie Alain Reichardt, premier adjoint et maire par intérim. Il a déclaré :

Un maire mort dans l'exercice de ses fonctions. Jamais on ne devrait voir cela. Avec lui disparaît un maire rural, un maire de terrain comme seule la République sait les forger.

Malaise profond 

Mercredi, le conducteur de la camionnette qui avait renversé le maire en reculant, un maçon de 23 ans, a été mis en examen pour "homicide involontaire". Il avait mortellement percuté le maire de Signes en tentant de fuir après que l'élu lui avait dit qu'il allait être verbalisé. Sa mort a révélé un malaise profond des maires, fréquemment victimes de violences, insultes et incivilités à cause de leur fonction d'élu.