Des bruits d'animaux blessés bientôt diffusés sur les voies pour limiter les collisions entre trains et sangliers

15% des retards sur les lignes ferrées normandes sont dus à des heurts d'animaux de gros gibiers. SNCF Réseau, la Région Normandie et la Fédération des chasseurs s'allient pour y remédier, notamment grâce au système des "effaroucheurs". On vous explique

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En 2024, 209 trains normands ont heurté des animaux sauvages, dont 50 % de sangliers. Un chiffre en stagnation comparé à l'année précédente, malgré la hausse du nombre de suidés sauvages. C'est un premier pas pour SNCF Réseau, chargé d'entretenir les voies. 

"Cela endommage le matériel, cela coûte 1 million d'euros par an, sans parler du coût pour les voyageurs, le retard accumulé est de 22 000 minutes sur une année. Au final, c'est la SNCF qui absorbe le coût et qui le répercute sur la Région", déplore ainsi Jean-Baptiste Gastinne, vice-président de la région Normandie en charge des transports. 

D'ici à quelques semaines, SNCF Réseau elle va passer la vitesse supérieure en signant une convention avec l'État et la fédération départementale des chasseurs de l'Eure, car, comme le dit Vincent Palix, directeur territorial de SNCF Réseau Normandie : "À plusieurs, on est plus fort !"

Une convention pour mieux gérer les sangliers

Dans cet accord, SNCF Réseau s'engage à signaler, à la fédération de chasse, les endroits où il y a eu le plus de heurts avec des sangliers. Les chasseurs, de leur côté, vont survoler les zones avec un drone thermique pour repérer les animaux. La Région Normandie, soutenue par l'État, va apporter, elle, une aide supplémentaire de 8 millions d'euros par an.

Cette convention se met en place petit à petit dans les autres départements, mais c'est dans l'Eure qu'elle est la plus aboutie. 

Des échappatoires à sangliers : la bonne idée

La SNCF l'a constaté depuis longtemps, la simple pose de clôture le long des voies ferrées ne suffit pas à empêcher les sangliers et autres gros gibiers de passer. Le grillage ne résiste pas bien longtemps au passage forcé des animaux sauvages.

Alors, en 2018, un double grillage a été installé pour solidifier l'ensemble et, depuis peu, neuf échappatoires ont été positionnées sur 5 km de voies, au pied de la forêt de Beaumont. Car ici, c'est un terrain de chasse avec beaucoup de sangliers. Lors des battues, certains animaux se retrouvent piégés sur les voies. La SNCF a eu l'idée de leur laisser la possibilité de s'échapper, sans pouvoir rentrer sur les voies.

Grâce à ce système, ils sont passés de 20 heurts avec des sangliers sur 5 km à 1 seul heurt en 2024. 

Mise en place d'un "effaroucheur" et de corridors écologiques

Pour compléter sa sécurisation des voies, SNCF Réseau va installer, à l'automne prochain, un "effaroucheur". C'est un système, déjà utilisé sur d'autres voies en Bourgogne et en Loire Atlantique, qui permet de diffuser des bruits d'animaux blessés sur plusieurs centaines de mètres pour effrayer les animaux et les dissuader de traverser.

C'est le train lui-même qui actionne le dispositif en roulant sur le déclencheur, quelques centaines de mètres en amont. 

La SNCF envisage également de réhabiliter des passages existants, au-dessus ou en dessous des voies, pour permettre à toute la faune sauvage de traverser, en toute sécurité. Reste à trouver le moyen de les guider vers ces chemins. Les fédérations de chasse, la DDTM, la DREAL, la Région et la SNCF travaillent ensemble pour trouver des solutions.

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