L'Evreux FC 27 est en proie à d'importantes difficultés financières. Menacé de relégation, le club fait tout pour rester en Nationale 2. Le nouveau président, Samuel Brigantino, nous explique comment s'organise la survie, entre les baisses de salaire des joueurs mais aussi les dons des anciennes gloires, comme Ousmane Dembélé.
- Le club a reçu un joli coup de pouce d’Ousmane Dembélé : on parle de 100 000 euros. Vous ne confirmez pas le montant, mais cette aide est bien réelle : comment vous accueillez la nouvelle ?
Samuel Brigantino : On est heureux d’avoir eu ce soutien financier d'Ousmane Dembélé et de son entourage. Cela fait depuis quelques semaines, depuis notre arrivée à la gouvernance (NDLR : en janvier 2023), qu’on est en discussion. Cette aide fait un grand bien au niveau de la situation du club.
- C’est vous qui avez sollicité Ousmane Dembélé ?
Depuis qu’on est arrivé à la tête du club, on a sollicité beaucoup de gens passés par le club de l'EFC 27. Beaucoup ont répondu présent, car le club leur tient vraiment à cœur et ils avaient l’envie d’aider pour que ça ne ferme pas.
- Donc d’autres joueurs pourraient vous aider ? On pense notamment à Dayot Upamecano, lui aussi ébroïcien…
Il y a beaucoup de personnes qui sont sensibles à la situation, aussi bien des joueurs que des partenaires ou des acteurs de la vie locale. Donc on espère pouvoir annoncer d’autres bonnes nouvelles dans les prochaines semaines, au vu des échanges qu’on a avec tout le monde.
- La situation du club est mauvaise depuis plusieurs mois. L’accession en Nationale 2 a été fatale. Aujourd’hui, vous avez une dette de 400 000 euros, une trésorerie à zéro, le club est interdit bancaire. Vous héritez de tout cela après la précédente gouvernance. Comment allez-vous faire pour redresser la situation ?
C’est un effort commun. Aujourd’hui, au club, on a pris des décisions de restriction par obligation. On travaille avec les différentes instances pour essayer de le faire tenir tant bien que mal. L’objectif, c’est qu’avec l’aide des uns et des autres, des dons, des partenaires et autre, on arrive à faire changer cela. On est en ce moment en audit avec la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) pour savoir si l’année prochaine notre équipe sera toujours en championnat de Nationale 2, ou si elle sera rétrogradée, en fonction de ce qu’on pourra leur fournir. Effectivement, on a récupéré le club dans une situation très compliquée.
- La DNCG, qui est le gendarme financier du football français, vous a déjà mis une amende. Elle vous menace d’une relégation de deux divisions. Vous les rencontriez ce mardi 28 février matin : qu’est ce que ça a donné ?
Ils sont plutôt satisfaits de voir la transparence qu'on leur propose. Il est difficile pour nous de justifier certains passifs. Mais pour ce qui est des actifs mis en place, ils nous ont encouragés à continuer dans ce sens et à être le plus transparent possible. On aura des décisions qui seront prises courant mai.
- Qu'est-ce que vous allez mettre en place, très concrètement ?
Concrètement, ce qui pèse dans le budget aujourd’hui, c’est notre équipe de N2. Il y eu des restrictions faites : des joueurs qui perçoivent moins d’indemnités, des éducateurs qui ont fait des efforts, des salariés aussi. On a réduit à tous les niveaux. On a quasiment divisé le budget par trois afin de pouvoir terminer cette saison du mieux possible. Encore une fois, on est en opération de sauvetage. Donc pour nous, chaque semaine est une semaine de plus.