Les jeux-paralympiques, à travers le sport, contribuent à changer la perception du handicap, une association a décidé elle aussi d’inclure davantage à travers le parapente. Depuis 2009, une dizaine de bénévoles d’Eurenciel, de la Maison des jeunes et de la culture d’Evreux, fait décoller des personnes en situation de handicap. Une bulle d’air pour eux. Le temps d’un vol, leur handicap n’existe plus.
A Saint-Aubin-d'Écrosville dans l'Eure, c’est LE moment tant attendu pour Anthony. "Je vais aller faire un petit tour là-haut. J'ai hâte de voir comment ça se passe.", lance le jeune homme, un peu stressé.
Et ça ne peut que bien se passer. Après quelques ajustements, entouré de pilotes professionnels, il est fin prêt à côtoyer les nuages.
Oublier le handicap
C’est parti pour quelques minutes de sensations fortes. En contrebas, une vingtaine de personnes en situation de handicap attendent elles aussi leur tour. Thibault, 11 ans, atteint d’un trouble autistique a légèrement la boule au ventre.
On va être à plus de 300 mètres, c'est ça ? C'est stressant quand même !
Thibault, atteint d'un trouble autistique
Mais une fois là- haut... Le stress, comme le handicap, s’envolent. Il n'y a que joie dans le regard du petit bonhomme et il fait comprendre à son moniteur. Les "Whaou" sortent en permanence. Derrière ses lunettes, on aperçoit des étoiles plein les yeux.
Première témoin de ce spectacle dans les airs, Julie, sa maman. "Depuis le 4 mai dernier, il n'arrête pas de me demander quand il allait voler. D'habitude il est très lent à tout faire, là je peux vous assurer qu'il était prêt à 7h30. C'est une des premières fois de l'année." Elle rit et ajoute. "Il n'y a pas de mot." Une belle victoire, ce voyage dans les airs.
Mission réussie
Thibault atterrit analyse la situation avec minutie. "Voir tous ces champs, c'est trop beau. Déjà que je suis léger normalement mais là c'est encore pire. C'est comme si j'étais une plume qui tombait tout doucement."
Et à voir les nombreux sourires sur les visages, c’est mission réussie pour les pilotes bénévoles.
Quand on est en situation de handicap, on se sent lourd et là voler, se sentir léger, c'est autre chose. Le ciel devient un élément fréquentable alors qu’on peut avoir des difficultés sur terre.
Rolland Wacogne, vice-président d’Eurenciel
Et preuve que le handicap n’est plus un frein, tous ont déjà prévu de renouveler l’expérience l’année prochaine.