Le ressenti des maires présents à Grand Bourgtheroulde pour le grand débat national

600 maires ruraux étaient invités, ce mardi 15 janvier 2019 au gymnase de Grand Bourgtheroulde (Eure) pour le lancement du grand débat national. Tous ont essayé de faire passer les messages de leurs administrés.

« On en est réduit à s’occuper des conflits de voisinage et des chiens errants »

Valérie CHESNEL (SE) maire de Saint-Martin-l'Aiguillon (61320), commune de l’Orne de 210 habitants. Ses administrés souhaitent que ce soit leur maire qui remplisse pour eux le cahier de doléances.

Ils se sentent abandonnés dans leurs territoires. Un des principaux problèmes : leur carte d’identité, ils ne peuvent plus la faire dans leur mairie comme avant. Hors c’est un service qui ne coutait rien ! On subit un éloignement des services. La plupart des habitants ne maitrisent pas parfaitement l’informatique ou ils ne sont pas équipés, on a une population vieillissante qui n’est pas en mesure de faire des démarches et avant on pouvait les aider en mairie. C’était un vrai service de proximité. On perd beaucoup de prérogatives qui ne coutaient rien et qu’on savait très bien faire, on peut le déplorer ! Parallèlement à ça on essaye de nous donner des missions qui nous coûte de l’argent par exemple ce cahier de doléances qui mobilise une personne. Nous les maires on a envie de servir à quelque chose. Or on a l’impression de n’être là que pour les animaux errants ou les conflits de voisinage. Un maire pourrait faire plus que ça ! »

 



"Il faut que les Français s’impliquent plus dans la vie de leur commune"


Monsieur Georges MEZIERE est maire de Saint-Victor-de-Chrétienville (Eure) sans étiquette à la tete d’une commune de 500 habitants. Le cahier de doléances de sa commune a été ouvert en début d’année et les habitants commencent « tout doucement » à y contribuer. Il est fier de dire qu’il est anti papier et que les habitants ont été informés grâce au bulletin numérique.

On a l’habitude des grandes messes mais derrière on se sait pas s’il y aura des actes. C’est bien d’écrire les doléances sur un cahier mais à quoi ça va aboutir ? La majorité réclame le RIC, plus de pouvoir d’achat. Pour ma part je pense que les citoyens sont déconnectés de toutes les affaires même au niveau communal, il y a beaucoup de gens qui ne s’intéressent plus à la vie publique et c’est pour cela que les soucis éclatent car on a deux mondes qui s’ignorent. Ma proposition : que dans toutes les assemblées, y compris dans le conseil municipal, des gens issus du civil siègent et qu’ils soient tirés au sort comme ça peut être le cas pour un procès. Cela permettrait de les impliquer. Parfois dans certaines communes, la démocratie est biaisée : il faut être ami ou de la même famille du maire pour avoir une influence. Et à l’échelle nationale c’est pire : si on n’est pas rattaché à un parti on reste en bas ! Je souhaite une représentativé à hauteur de 10% de Français non élus dans les assemblées. Ils seraient désignés par tirage au sort.
 

 

"Il ne faut pas que les maires fassent le travail du gouvernement"


Michèle Pucheu (SE) est la maire de la commune Val-d’Hazey (Eure). Cette nouvelle entité créée en 2016 regroupe les ex-communes d’Aubevoye, Sainte-Barbe-sur-Gaillon et Vieux-Villez. Ce regroupement compte 5500 habitants. La maire regrette que le cahier de doléances de sa commune ne compte qu’une quinzaine de pages remplies par ses habitants. Elle reste dans l’attente d’annonces concrètes. La lettre d’Emmanuel Macron ne l’inspire pas trop, elle est remplie de « lieux communs ».
 
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