L'artisan a été mis en examen au palais de justice d'Evreux pour homicides involontaires. Il était intervenu avant le désastre dans la chaumière normande qui a été ravagée par les flammes dans la nuit du 23 au 24 décembre.
Dans la nuit du 23 au 24 décembre, une longère (chaumière typique des boucles de la Seine) s'est embrasée dans le hameau de Selles près de Pont-Audemer. Deux enfants ont péri lors de l'incendie, un troisième est décédé de ses blessures quelques jours après. Ils avaient 7, 11 et 13 ans.
Une famille de 10 personnes, venue de France et de Suisse , s'était réunie pour les fêtes de Noêl.
"Les auditions des propriétaires de la maison permettent d'établir que les plombs ont sauté à plusieurs reprises les jours précédant l'incendie et que l'électricien est intervenu le mardi précédent, le 20 décembre. Les plombs ont sauté lorsqu'ils ont branché une friteuse, un aspirateur...", a indiqué le procureur de la République d'Evreux Rémi Coutin lors d'une conférence de presse.
Le 5 janvier, l'électricien domicilié dans le secteur, âgé de 55 ans, inconnu de la justice, a été placé en garde à vue. "Au cours de ses auditions, il reconnaît être intervenu à plusieurs reprises ces derniers temps dans la maison", a dit le magistrat.
L'incendie, qui a eu lieu dans la nuit du 23 au 24 décembre, avait causé la mort de trois enfants d'une même famille, âgés de 7, 11 et 13 ans.
Le détecteur de fumée ne s'est pas déclenché
Dans leur rapport, les techniciens en identité criminelle ont estimé qu'une défaillance du tableau électrique ou de ses périphériques, qui se trouvait dans la pièce principale, "était la cause privilégiée de l'incendie", selon le procureur, précisant que le détecteur de fumée n'avait pas fonctionné.
Selon les autopsies, les deux enfants retrouvés morts dans une chambre à l'étage "sont décédés par inhalation des fumées toxiques avant d'être atteints par les flammes. Ces mêmes fumées ont entraîné la perte de connaissance de la troisième victime ainsi qu'à son décès par la suite", a précisé le procureur.
L'hypothèse d'un phénomène d'arc électrique et d'étincelles parties du tableau électrique de la maison
D'après un expert incendie, "seul un arc électrique issu du tableau a pu provoquer la fusion des câbles qu'il a constatée", et cet arc électrique "aurait pu projeter des étincelles sur le canapé situé juste en dessous et entraîner ainsi le départ de feu".
L'électricien mis en cause, qui "apparaît effondré" par le drame, a été mis en examen le 6 janvier pour homicides involontaires, blessures involontaires ayant entraîné une ITT inférieure ou égale à trois mois et destruction involontaire du bien d'autrui par incendie.
Placé sous contrôle judiciaire, il encourt une peine de trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
Le parquet et le juge d'instruction "ont estimé qu'il y avait des indices graves et concordants permettant de mettre cet homme en examen, mais le dossier va être très complexe", a déclaré M. Coutin.