Un jeune boxeur du département de l'Eure compte bénéficier de son état civil pour participer aux Jeux Olympiques de Tokyo en juillet 2021.
Le nord du département de l'Eure terre de boxe ? Sans doute puisqu'après Pont-Audemer et les exploits de la famille Vastine, c'est à Beuzeville qu'un jeune sportif fait parler de lui.
Son nom ? Lancelot de la Chapelle.
A 22 ans, ce beau et élégant garçon est boxeur dans la catégorie des moins de 75 kilos. Il a déjà à son actif un beau palmarès : cinq fois champion de France, des médailles à l'international, et un 8e de finale aux championnats du monde en 2019. Mais en dépit de ce parcours, Lancelot n'est pas sélectionné par l'équipe de France :
"Ils m'ont toujours mis sur la touche, même quand je battais des gens qui participaient aux championnats du monde."
Lancelot de la Chapelle pas prophète en son pays ? Pas reconnu en France ? Finalement, et de façon inattendue, c'est son état-civil qui va jouer en sa faveur, comme il l'a expliqué à notre journaliste Félix Bollez :
Moi, j'étais toujours sur la touche et un jour l'équipe nationale belge, que je rencontrais en tournoi, m'a dit : " mais on ne comprend pas, on ne te voit pas en international ?
Si eux, ils ne te veulent pas, nous on te prend !"
C'est ainsi que sa double nationalité (il est franco-belge) a permis à Lancelot de sortir de l'impasse : "Je me dis que c'est un bonne revanche à prendre contre ceux qui n'ont pas cru en moi".
Le jeune normand espère donc participer aux Jeux Olympiques de Tokyo sous les couleurs belges. Pour cela il doit encore remporter ses deux prochains combats.
Entrainement dans l'Eure
En attendant les combats de juin et une participation tant espérée aux JO, Lancelot de la Chapelle se prépare à Beuzeville dans la salle où, enfant pugnace et dès l'âge de 6 ans, il défiait Athman, son entraineur : "Il voulait la bagarre avant la boxe, je l'ai viré de la salle de boxe de nombreuses fois !" se souvient-il, à la fois amusé et fier.
Fier car l'entraineur des débuts a fini par canaliser l'énergie de l'apprenti boxeur et à valoriser ses talents pour en faire un jeune champion :
C'est un gamin qui a vite assimilé la gestuelle pour ne pas prendre de coups : "Hop je touche et je m'en vais sur le côté… "
Sa force c'est le coup d'œil et la vitesse de bras."
Esquive et mental d'acier
A l'opposé du cliché du boxeur "sans cerveau" véhiculé depuis le sketch de Guy Bedos par les humoristes, Lancelot incarne une boxe élégante, "entre puissance et sens de l'esquive" comme a pu le constater à l'entrainement notre journaliste Félix Bollez.
Compétiteur, combatif, mais pas casse-cou, le jeune Normand, tel un chevalier de la légende arthurienne, a une belle appréciation du face-à-face : "Le but du jeu c'est de toucher sans se faire toucher. Moi, c'est mon jeu de boxe."
Il y a des bagarreurs, il y a des gens qui vont au contact, c'est pas mon style : j'aime pas prendre des coups, j'ai pas envie de m'abimer."
Afin de mieux appréhender les combats, à l'entrainement physique, Lancelot de la Chapelle ajoute l'entrainement psychologique avec des séances de travail aux côtés d'une préparatrice mentale qui "permettent d'évacuer les tensions". Pour ce jeune boxeur qui, lorsqu'il monte sur un ring a l'impression que sa vie est en jeu, ce travail sur le mental lui redonne confiance et représente 50% de la préparation :
"Il fallait que j'arrive à mettre ça de côté et me dire : voilà, je monte sur un ring, je suis décontracté, je suis à la maison, je sais faire, je vais être meilleur que lui ! "
Suite de l'aventure en juin et souhaitons de voir cet été à la télévision le Lancelot normand sur un ring japonais…