C'est une initiative aussi étonnante qu'efficace pour lutter contre le harcèlement scolaire : à Montfort-sur-Risle, près de Pont-Audemer (Eure), le maire de la commune et son équipe municipale jouent désormais les surveillants dans la cantine scolaire. Une idée qui fait suite à des problèmes récurrents de violence pendant la pause déjeuner.
Chapeau vissé sur la tête, Jean-Luc Barre, maire (sans étiquette) de Montfort-sur-Risle, délaisse ses locaux habituels le temps de la pause déjeuner. Il surveille désormais, avec son adjoint, la cantine du village. Plusieurs familles lui ont en effet fait remonter des faits de violence à l'école : "Une bande de garçons, des CM1-CM2, sème la terreur. Ça concerne la mairie puisque ça se passe pendant le périscolaire", assure l'édile, conscient de l'urgence.
"Mon fils s'est fait attraper, étrangler, étouffer"
Des coups, des insultes répétées envers de nombreux enfants mais aussi envers le personnel de service, essentiellement pendant la pause déjeuner, donc... Une situation grave qui a conduit plusieurs familles ainsi que le personnel de la cantine à signaler les faits à Jean-Luc Barre, qui a d'abord exclu de la cantine et de la garderie les trois auteurs pendant une semaine.
"Mon fils s'est fait attraper, étrangler, étouffer. On est allé voir le directeur, qui nous a fait voir qu'il avait envoyé des mails" à ce sujet, confie Jennifer Chastel, mère d'élève et présidente de l'association des parents d'élèves de l'école de Montfort-sur-Risle.
Beaucoup d'enfants ont pris des coups mais n'en ont pas parlé. Ma fille ne m'a pas fait voir le moindre signe de harcèlement.
Nadia De Oliveira, mère d'une élève brutaliséeà France 3 Normandie
Regardez ce reportage d'Emmanuelle Partouche et Sixtine Boyer :
Le directeur de l'école confirme quant à lui avoir rencontré les familles des trois enfants concernés. Il précise qu'un travail avec l'inspection académique est mené pour s'assurer qu'aucun enfant ne soit plus en souffrance. Pour autant, cette dernière considère qu'il ne s'agit pas de harcèlement, ces attaques ne ciblant pas un enfant en particulier...
La présence du maire dans la cantine semble en tout cas porter ses fruits. Depuis quelques jours, parents d’élèves et direction estiment que la situation s’est apaisée. De sa propre initiative, l’un des auteurs est désormais scolarisé dans une autre école.