Maltraitance animale : un refuge accueille des animaux de ferme abandonnés

Alors que Gérald Darmanin annonce des mesures pour lutter contre la maltraitance animale, rencontre avec deux jeunes femmes qui en ont fait leur cheval de bataille, à la tête d'un refuge, "Le gang d'Oupsie", à Thiberville, dans l'Eure.

Dans ce bout de campagne de l'ouest de l'Eure, à Thiberville, moutons, volailles, truie et chèvre cohabitent en toute quiétude. Choyés par Mélodie et Léna, deux jeunes femmes altruistes, ces animaux de ferme finissent ici leur existence dans la paix, alors qu'on les vouait à de plus tristes destinées. Comme Léon le bouc abandonné sur un terrain, ou ces poules laissées pour compte dans un enclos, ou encore cette truie qui devait être euthanasiée. Mélodie et Léna connaissent bien l'histoire de chacun d'entre eux. 

Cette truie vivait dans une maison avec une femme qui l'aimait par dessus tout. Cette dame était en phase terminale d'un cancer et sa famille lui a dit que si elle ne trouvait pas quelqu'un pour s'occuper de la truie, elle serait euthanasiée. Alors cette femme nous a appelé. On lui a montré tout l'espace que sa truie aurait, et la dame s'est éteinte le soir même quand on lui a dit qu'on pouvait prendre son animal".

Mélodie Rigault Peretti, présidente du refuge "Le gang d'Oupsie"

Les animaux de ferme parmi les plus délaissés

Le refuge s'appelle "le Gang d'Oupsie", du nom d'une petite chèvre très malade, dont Mélodie s'est occupée pendant un an, jusqu'à sa mort. "On privilégie les cas d'urgences ou les animaux qui nécessitent des soins très rapprochés. Certains animaux ont été abandonnés, d'autres laissés sur des terrains une fois la maison mise en vente, d'autres dont l'euthanasie était prévue comme cette truie, ou encore des cas de négligence ou de maltraitance, comme pour les volailles" poursuit Mélodie.

En s'installant à Thiberville, les deux jeunes femmes ont voulu mettre à profit leur grand terrain. Mais aussi mettre leurs actes en adéquation avec leurs idées. "Les animaux de ferme sont les plus délaissés. Ces animaux n'ont pas demandé ce qui leur arrive. La plupart d'entre eux sont nés parce qu'on les a fait naitre et ils ont été délaissés parce qu'ils n'étaient plus rentables. J'ai de la place et du temps pour m'en occuper" nous confie Mélodie qui exerça un temps le métier d'auxiliaire vétérinaire et fut, pendant quelques mois, membre de la fondation Brigitte Bardot.

Même état d'esprit pour Léna, qui cherche, par son action, à sensibiliser l'opinion publique sur la cause animale.

L'idée, c'est de sensibiliser les gens, pour que les animaux de la ferme soient aussi bien considérés que des chats ou des chiens. Quand on déménage, on emmène son chat ou son chien avec soi. Nous, on aimerait bien que les gens fassent pareil avec un bouc, et ne le l'abandonnent pas leur terrain, en partant.

Léna Rigault Perreti, trésorière du "Gang d'Oupsie"

Défendre la cause animale

Quels moyens peut-on mettre en œuvre, pour sensibiliser à la maltraitance animale ?  Durcir la loi, selon les deux jeunes femmes.
Une cause dont le gouvernement a décidé de se saisir. Ce vendredi 27 janvier, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a fait des annonces à l'occasion d'une visite, dans un refuge de la SPA - Société de protection des animaux - dans l'Essonne. Il a notamment annoncé la création, dans tous les commissariats et gendarmeries de France, d'un référent dédié aux plaintes pour maltraitances animales. Le ministre a rappelé que les animaux étaient des êtres vulnérables et sensibles, et qu'ils méritaient notre protection.
En 2021, douze mille infractions visant des animaux domestiques, apprivoisés ou tenus en captivité, ont été enregistrées par la police, soit 30% de plus qu'en 2016.

Le refuge "Le gang d'Oupsie" a besoin d'aide pour continuer sa mission, auprès des animaux de ferme délaissés, pour les nourrir ou les soigner. Et recherche de nouveaux donateurs.

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