Nicolas Bay et Timothée Houssin à la barre au procès des assistants parlementaires européens du Front National

Les normands Nicolas Bay et Timothée Houssin font partie des 25 prévenus soupçonnés d'avoir détourné des fonds du Parlement européen pour payer des salariés du parti. L'audience s'ouvre à 13h30 devant le tribunal correctionnel de Paris. Une affaire aux lourds enjeux politiques pour la cheffe de file de l'extrême droite Marine Le Pen.

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Le député de l'Eure Timothée Houssin et le député européen normand Nicolas Bay (désormais sous bannière Reconquête !) vont devoir s'expliquer à la barre du Tribunal correctionnel de Paris ce lundi 30 septembre 2024. Ils font partie des 25 prévenus dans le procès des assistants parlementaires européens du Front National (parti rebaptisé Rassemblement National). 

Ils sont soupçonnés d'avoir détourné des fonds du Parlement européen pour payer des salariés du parti. Une affaire aux lourds enjeux politiques pour la cheffe de file de l'extrême droite Marine Le Pen.

L'affaire a débuté en 2015 par un signalement du président du Parlement européen Martin Schulz et concerne de très nombreux contrats d'attachés parlementaires sur une période de plus de dix ans (2004-2016). Pour l'accusation, ces "assistants", bien en peine de décrire leurs tâches, n'en avaient que le titre. Certains n'avaient jamais même rencontré leur employeur officiel ou mis les pieds au Parlement et ne travaillaient, selon l'accusation, que pour le parti - ce qui est interdit dans la réglementation européenne.

Il s'agit notamment du garde du corps historique du fondateur du FN Jean-Marie Le Pen, Thierry Légier, originaire de Saint-Valery-en-Caux (Seine-Maritime), de sa secrétaire, de la cheffe de cabinet de Marine Le Pen, Catherine Griset, ou encore du graphiste du parti.

Nicolas Bay tente de prouver le travail de Timothée Houssin avec des revues de presse... postdatées

Jeudi 19 septembre 2024, l’émission Complément d’Enquête a dévoilé le résultat d'un long travail mené à quatre mains avec franceinfo sur l’affaire des assistants FN au Parlement européen.

Dans les documents consultés par les journalistes figurent des revues de presse dans lesquelles l'eurodéputé Nicolas Bay, également conseiller régional de Normandie, tente de prouver les activités de son assistant Timothée Houssin - actuel député RN de l'Eure -  était en poste entre 2014 et 2015. 

Mais dans les faits, Complément d'Enquête révèle que ces revues de presse ont été éditées et préparées, au moins en partie, en 2018. Un élément que les enquêteurs n'avaient pas noté.

Timothée Houssin "serein" dans ce procès

Timothée Houssin, âgé de 26 ans à l’époque, a été embauché par Bruxelles de juillet 2014 à mars 2015, pour un salaire mensuel de 2 300 euros.

Il assure à France 3 Normandie aborder le procès "serein". "Les faits remontent à 10 ans et nous attendons de longue date de pouvoir nous expliquer sur la situation et d'être jugé par la justice française", explique-t-il.

"Durant ces 9 mois, mon contrat, visé par le Parlement, me liait à Nicolas Bay, que je connaissais depuis 2009, et stipulait que mon lieu de travail était au siège du RN. J'ai travaillé au bénéfice direct de l'activité politique de Nicolas Bay et sous sa direction."

Jugés pour détournement de fonds publics

Les 25 prévenus du procès, jugés notamment pour détournement de fonds publics ou complicité de ce délit, encourent un maximum de dix ans d'emprisonnement et un million d'euros d'amende et surtout une peine d'inéligibilité de dix ans susceptible d'entraver les ambitions présidentielles de Marine Le Pen pour 2027.

La plupart des prévenus contestent en bloc, évoquant une "mutualisation" du travail des assistants parlementaires. Le RN dénonce depuis des années un "acharnement", voire une procédure "politique". 

Le procès est prévu trois demi-journées par semaine jusqu'au 27 novembre. 

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