Enclavé entre la Seine-Maritime, le Calvados et l’Ile-de-France où sévit déjà le couvre-feu, le département 27 s’attend à de nouvelles mesures. Notamment une interdiction de sortie au-delà de 21h, qui inquiète déjà les gérants de bars et restaurants.
Entre fatalisme et principe de réalité, les eurois, rencontrés ce week-end (24 et 25 octobre 2020), dans les rues de Vernon, ne se bercent pas d’illusion. Dans un avenir proche, tous concluent à un durcissement des mesures pour faire face à l’épidémie de coronavirus dans l'Eure.
Comme dans les départements limitrophes, ces interdictions pourraient passer par l’instauration d’un couvre-feu à partir de 21h.
Si la population semble s’y résigner, les propriétaires de bars et restaurants anticipent déjà de lourdes conséquences.
Pour Sylvia Kersten, gérante du restaurant « Pamukkale » à Vernon, dont le nombre de couverts a été divisé par deux en raison du protocole sanitaire drastique auquel les établissements de restauration sont soumis :
Si on ne peut pas faire deux services en raison d’un éventuel couvre-feu à 21h, ce sera une grosse perte. Je ne sais pas comment je ferai pour m’en sortir.
Voyez les réactions des habitants de Vernon recueillies par Elise Laperdrix et Jérôme Bègue.
Fermeture anticipée des bars et restaurants à 22h
Déjà, depuis le 20 octobre, le préfet de l’Eure a durci le ton.
En imposant une fermeture des bars et restaurants de 22h à 6h, Jérôme Filippini espérait alors endiguer la progression du virus, sans trop pénaliser l’activité de ces acteurs de l’économie.
Pour éviter un risque de concurrence déloyale, la vente d’alcool à emporter tout comme la consommation d’alcool sur la voie publique a également été interdite après 22h.
Un niveau de circulation virale préoccupant
Dans son point de situation du 23 octobre, l’Agence régionale de Santé note
Un niveau très élevé de circulation virale est observé dans la Seine-Maritime et le Calvados. Ces deux départements affichent un taux d’incidence largement au-dessus du seuil de 150, instaurant le passage en couvre-feu. L’Eure présente également des taux préoccupants.
Santé Publique France indique également que l’Eure fait partie des 92 départements au niveau de vulnérabilité élevé.
Les jours à venir détermineront si les mesures mises en place depuis le 20 octobre sont suffisantes pour endiguer la pandémie. Ou si le préfet doit aller plus loin.