Violences conjugales : les forces de l'ordre se forment à l'accueil des victimes

Une femme de 55 ans a été tué à l'arme blanche le week-end dernier. Le mari, un retraité de 60 ans, a été incarcéré et mis en examen pour "meurtre sur conjoint." Comment améliorer l'écoute et le suivi des victimes de violence ? Les forces de l'ordre se forment en ce moment dans l'Orne.

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Le mari qui s'est rendu à la Police, de lui-même, dans la nuit de dimanche à lundi, a été incarcéré ce mercredi 11 décembre 2019 et mis en examen à Caen pour "meurtre sur conjoint". La victime a succombé à des coups de couteau, de source judiciaire. 

Agée de 55 ans, elle était professeure-documentaliste au lycée Fresnel de Caen. Son mari, un retraité de 60 ans, n'était pas connu de la justice. 
 

Le drame s'est déroulé "dans un contexte de séparation prochaine et l'homme ne l'a pas supporté", a déclaré à l'AFP la procureure de Caen,
Carole Etienne.
 
A priori, le couple, qui vivait ensemble depuis longtemps, n'avait pas "une relation conflictuelle connue". "Les faits sont encore un peu compliqués" et les choses seront plus claires quand l'entourage familial et professionnel du couple aura pu être interrogé", a ajouté la magistrate.
  
      

La police et la gendarmerie se forment dans l'Orne 

C'est dans ce contexte que des formations se déroulent en ce moment même sur tout le territoire pour améliorer l'accueil, l'écoute et le suivi lors d'un dépôt de plainte. 

En 2018, l’étude «Paye ta plainte», citée par le quotidien Libération,  recueillait plus de 500 témoignages en dix jours, dont 91 % décrivaient une «mauvaise prise en charge». Des lacunes récurrentes, faute de moyens et de formation, dont le Grenelle a fait un axe de travail majeur.

Nous avons suivi une session dans l'Orne, où gendarmes et policiers sont régulièrement confrontés à ce fléau.
 

En 2018, 487 femmes ont déposé plainte pour violence, dans l'Orne.


Tout d'abord, petite définition. Il faut savoir faire la nuance entre un conflit et des violences intraconjugales - qui impliquent la domination de l’un sur l’autre et sont interdits par la loi.

Les forces de l'ordre sont amenées à traiter tout type de violences, "des violences physiques mais aussi psychologiques."

Nathalie Perringérard, Directrice du Centre d'Information sur le Droit des Femmes et des Familles :
 

On s'aperçoit que les enfants exposés aux violences finissent par avoir des conduites déviantes


L'objectif premier consiste à libérer la parole de la victime pour parvenir à un dépôt de plainte, comme nous l'explique David Deleuze- adjudant à la gendarmerie de Domfront.
 

La difficulté, c'est de savoir ce que les gens veulent vraiment. Souvent, c'est un appel au secours.


"Les victimes ont peur des répercussions, à la fois pour les enfants mais aussi les problèmes financiers que cela soulève. Nous, nous devons pouvoir assurer leur accompagnement. Nous avons maintenant des intervenantes sociales en gendarmerie qui prennent le relais. Nous, on gère le pénal, elles s'occupent du volet social"
 

2ème objectif : Apprendre à mieux se connaître entre forces de l'ordre, associations et administration. Si toute le monde dans la salle fait preuve d'écoute et de bonne volonté, il ne faut pas nier une réalité qu'est le manque de moyen.

Un policier explique : "C'est une question de budget. Nous avions par exemple sur notre commune des appartements pour accueillir les auteurs de violence. Ce qui permettait aux victimes de ne pas quitter le domicile. C'est quand même une douleur. Vous êtes victimes et vous devez quitter le foyer.

Sauf que nous n'avons pas pu conserver ces appartements faute de budget. Il faut donc une réponse immédiate et on ne l'a pas tout le temps. Cela pose de sérieux problèmes.
 

Si on libère un auteur, et que derrière on a un passage à l'acte. On se sent responsable. On est enquêteur mais on est aussi des hommes

 

 

Reportage  Damien Migniau et Claude Leloche

 
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