A 59 ans, ce rwandais, prêtre à Gisors, est soupçonné de complicité de génocide par une dizaine de parties civiles. Entre avril et juillet 1994, le génocide des Tutsis a fait au moins 800 000 victimes d'après l'ONU.
A l'époque des faits, il était vicaire à la paroisse de la Sainte-Famille à Kigali (Rwanda). Durant le génocide, cet édifice religieux servait de lieu de refuge aux rwandais, victimes du conflit qui opposait Hutus et Tutsis en 1994. Le prêtre est soupçonné d'avoir livré aux miliciens Hutus Interahamwe des Tutsis.
Réfugié en France, en 1995, le père Wenceslas a fait l'objet d'une plainte avec constitution de partie civile dès juillet 1995. Mis en examen pour des chefs de génocide, de crime contre l'humanité et de torture, il a été placé en détention provisoire puis libéré sous contrôle judiciaire.
Un non-lieu accordé 20 ans après le dépôt de plainte
Après de multiples rebondissements, en octobre 2015, les juges lui avaient accordé un non-lieu en estimant que sa passivité face aux massacres en 1994 au Rwanda ne pouvait suffire à ordonner son renvoi devant la cour d'assises pour génocide.Depuis, des parties civiles ont fait appel de ce jugement pour que la chambre d'instruction réétudie le dossier. Leur objectif est que le père Wenceslas Munyeshyaka soit déféré devant une Cour d'assises.
Après une journée de plaidoiries, la décision de la chambre d'appel de Paris a été mise en délibérée au 21 juin.
Véronique Arnould et Jean-Luc Drouin reviennent sur ce long feuilleton judiciaire débuté il y a 23 ans. Voyez leur reportage avec l'interview de :
- Alain Gauthier, Président collectif parties civiles pour le Rwanda
- Maître Florence Bourg, avocate du Père Wenceslas