Les annonces de suppression de 3 à 4000 emplois en France et le non remplacement de 500 départs en retraite dans la Hague inquiètent les syndicats d'Areva. La crainte majeure c'est que cette baisse des effectifs affecte la sûreté d'une installation nucléaire sensible.
Le 2 juin dernier, ils étaient 1200 à manifester dans les rues de Cherbourg. Le 7 mai, Areva avait annoncé la suppression de 3 à 4000 postes seraient supprimés. Dans le Cotentin, le spécialiste du nucléaire compte un grand nombre de salariés. Ces dernier s'inquiètent bien évidemment pour leur avenir.
Mais également pour leur sécurité. "On n'est pas dans une usine de fabrication de casseroles, on a un certain nombre de contraintes opérationnelles, de contraintes de sécurité", souligne Bruno Blanchon, responsable branche atomique de la CGT, "il va falloir que la direction explique comment elle va maintenir la sûreté avec moins d'effectifs pour la même charge de travail voire une charge supplémentaire".
Outre la question des non remplacements, celle du recours à la sous-traitance pose aussi problème en termes de sécurité pour les syndicats qui dénoncent un niveau de formation insuffisant de ces personnels externes. La direction réfute toute perte de compétence avec un programme de formation annuel de 125 000 heures et affirme que le plan d'économie n'affectera pas la sûreté du site de La Hague.
Reportage de Sylvain Rouil et Claude Leloche
Intervenants:
- Bruno Blanchon, responsable branche atomique de la CGT
- Grégoire Tenaillon, DRH de l'usine Areva NC La Hague