L'infirmerie est pleine, les résultats patinent et les critiques agacent l'Olympique de Marseille, un peu tendu avant de se rendre à Caen pour chasser le doute, ce dimanche à 17h00 pour la 21e journée de Ligue 1. L'OM n'est qu'à quatre longueurs du Stade Malherbe
"Quand un grand club n'est pas en haut du classement, on parle de crise", développe son entraîneur Michel, mais "il vaut mieux analyser la situation et d'avoir des idées, ce que nous essayons de faire".En introduction, Michel demande si "tous ceux qui critiquent seraient peut-être capables de choisir parmi treize joueurs, dont deux malades, comme nous avons dû le faire à Toulouse".
L'OM y a perdu (2-1 a.p.) en quart de finale de la Coupe de la Ligue avec un Bouna Sarr sur un pied et un Lassana Diarra diminué par des maux de ventre. Rémy Cabella,
Romain Alessandrini, Abdelaziz Barrada et Lucas Ocampos manquent sur le front de l'attaque, et la défense n'avait plus qu'un seul latéral dans le groupe pro et deux centraux à cause des suspensions.
Si l'entraîneur espagnol assure qu'il ne "cherche pas d'excuses", il répète que son groupe est trop diminué par les blessures. L'OM n'a pas la moitié de l'équipe type qui tournait bien en novembre décembre, dans un 4-2-3-1 efficace.
"Quand nous avions une équipe formée, les sensations et les résultats étaient meilleurs, et le mois dernier il a fallu tout reconstruire", plaide Michel. Si Cabella (adducteurs) pouvait rejouer à Caen, ce serait une première bonne nouvelle.
"Un joueur m'a dit que je n'étais pas Harry Potter", raconte-t-il, reprenant une formule célèbre de José Mourinho.
L'analyse en vidéo de l'avant-match par Erwan de Mignac
©France 3 Normandie
Même diminué, la onzième place reste indigne de l'effectif de l'OM. La série d'invincibilité de onze matches, toutes compétitions confondues, avant la défaite à Toulouse, se décompose en trop de matches nuls (cinq plus la victoire aux tirs au but à Caen en Coupe de France) qui ont éloigné le club des places européennes, son objectif.
Pourtant l'OM n'est qu'à quatre longueurs du Stade Malherbe, dans un championnat où seuls le Paris SG, devant, et Troyes, derrière, ont creusé des écarts.
Le problème, pour remonter, est que "cette équipe ne peut pas facilement gagner un match, admet Michel. En ce moment elle a du mal à gagner, il faut beaucoup de travail et beaucoup d'idées".
Le jeu est devenu trop monochrome. Il a suffit à Guingamp de boucher la rampe de lancement Lassana Diarra pour garroter l'OM (0-0), et la solution passe trop
souvent par le schéma: un éclair de Georges-Kévin Nkoudou ou un coup de boutoir de Michy Batshuayi.
Batshuayi, aligné sans interruption, commence logiquement à fatiguer, et Nkoudou, buteur à Toulouse, ne peut pas porter l'équipe du haut de son statut de révélation de la saison.
"Ça va finir par payer, à la fin on sera en haut du tableau", promet Nkoudou.
Après le corps et les comptes, les nerfs aussi sont touchés. Michel ne se départit pas de son sourire en conférence de presse, mais on devine qu'il s'agace un peu des critiques.
"Ce qui m'agacerait vraiment serait que mes joueurs ne m'écoutent pas, qu'il y ait une mauvaise ambiance, qu'en privé et en public les joueurs parlent mal de
nous (le staff)", répond Michel. L'entraîneur reconnaît que "nous ne vivons pas notre meilleur moment, mais tout le monde pointe les coupables et apporte des solutions, mais de l'extérieur, sans avoir des responsabilités".
"Ces dernières semaines, on a dit que j'étais un entraîneur manquant d'idées, de ressources, c'est certainement vrai". Reprendre la marche victorieuse de l'OM
à l'extérieur (six victoires et un nul sur les sept derniers matches de L1) permettrait de détendre tout le monde avant le retour des blessés.