Les candidats qualifiés ont jusqu'au mardi 2 juillet, 18 heures, pour déposer leurs candidatures au second tour des élections législatives. Certains candidats, ou état-major des partis, se sont positionnés dès dimanche soir en appelant à se désister dans les triangulaires, pour faire barrage au Rassemblement national.
La mine grave, Nicolas Mayer Rossignol, maire de Rouen et suppléant de Florence Hérouin Léautey dans la 1ère circonscription de Rouen, s'est exprimé avec solennité sur notre antenne ce dimanche soir à propos de la déferlante du Rassemblement national en France et dans la région.
"Je suis effaré, je crois que vous le voyez à ma mine. Je pense que c'est un score effroyable. (...) S’il n'y a pas un désistement clair, systématique, républicain, l'extrême droite aura la majorité absolue dans ce pays.(...) Pour ma part, c'est très clair, j'ai toujours fait le barrage et le désistement républicain".
Un appel aux forces républicaines
Au lendemain du 1er tour des élections législatives qui a vu le Rassemblement national arriver en tête dans 6 des 10 circonscriptions de Seine-Maritime, et dans les 5 circonscriptions de l'Eure, les stratégies des uns et des autres s'affinent pour créer un "front républicain".
Dès hier soir donc, Nicolas Mayer-Rossignol s'exprimait sur la nécessité absolue de se désister, sans tergiverser, partout où un candidat du Rassemblement national serait en position d'être élu. Se désister, et faire barrage en votant pour le candidat en lice contre le RN.
L'effroi absolu. Pour la première fois dans notre Histoire, l'extrême-droite pourrait emporter la majorité absolue. J'en appelle à toutes les forces républicaines, attachées à nos valeurs fondamentales. Le désistement et le barrage actifs doivent être clairs et systématiques.
— Nicolas Mayer-Rossignol (@NicolasMayerNMR) June 30, 2024
Dans la 4ème circonscription de l'Eure, avant même les résultats définitifs, Anne Terlez (Modem) a dès hier soir annoncé son retrait, et appelé à voter pour le socialiste Philippe Brun contre Patrice Pauper du Rassemblement national, arrivé en tête avec 41,64% des voix. Anne Terlez a cependant demandé à Philippe Brun de s'engager à ne pas voter pour un premier ministre LFI.
Édouard Philippe, maire du Havre et président du parti Horizons, a lui aussi très tôt pris la parole, appelant à faire barrage au RN, mais en excluant le soutien à une partie du Front de gauche, La France Insoumise.
Il a ainsi appelé à voter au second tour pour les candidats de son camp en priorité (Horizons, Modem et Renaissance), et à défaut pour ceux "qui ont en commun un attachement à la liberté, à l'ordre, dans les comptes publics et dans la rue, et au respect de l'état de droit (...) Je considère par conséquent qu'aucune voix ne doit se porter sur les candidats du Rassemblement national, ni sur ceux de la France insoumise avec lesquels nous divergeons, non pas seulement sur des programmes, mais sur des valeurs fondamentales".
Le premier ministre Gabriel Attal a également dénoncé, ce dimanche soir, le "projet funeste" du Rassemblement national, qu'il "faut empêcher d'avoir une majorité absolue". Le premier ministre n'a pas fait quant à lui de distinction entre les uns et les autres membres du Front de gauche.
Duels et triangulaires
Dans l'Eure, trois duels se profilaient, et deux triangulaires étaient possibles. Cependant, Christine Le Bonté (NFP) dans la 1ère circonscription, et Pierre-Yves Jourdain (NFP) dans la 5ème circonscription, tous deux arrivés en troisième position, ont annoncé qu'ils se désistaient et ne se présenteraient pas au second tour des élections.
En Seine-Maritime, 6 circonscriptions sur 10 ont vu le RN arriver en tête. Dans cinq circonscriptions, des triangulaires étaient possibles, mais certains candidats ont d'ores et déjà décidé de ne pas se représenter. Laurent Bonnaterre, (Horizons-Ensemble), arrivé 3ème dans la 4ème circonscription de Seine-Maritime derrière Guillaume Pennelle du RN et Alma Dufour du Nouveau Front populaire, a annoncé sur l'antenne de France3 Normandie ce lundi midi qu'il retirait sa candidature. "On ne peut pas gagner, donc je me retire".
Le candidat Horizons-Ensemble n'a pas pour autant donné de consignes de vote. "Les électeurs sont grands. Nous leur rendons leur entière liberté. Moi, je sais ce que je ferai, je ne voterai pas pour le Rassemblement national", a tout de même tenu à préciser Laurent Bonnaterre.
Enfin Jean Delalandre (Horizons), arrivé 3ème dans la 5ème circonscription de Seine-Maritime, a également fait le choix de se désister au profit de Gérard Leseul (Union de la gauche), arrivé second derrière le candidat RN Jean-Cyril Montier.
Toujours en Seine-Maritime, les deux candidats de l'Union de la gauche arrivés 3ème dans la 2ème et 7ème circonscription (Bois-Guillaume et le Havre-Nord), Vincent Decorde et Florence Martin Péréon ont également choisi de passer leur tour pour faire barrage au RN.